xt74b853jj7w https://exploreuk.uky.edu/dips/xt74b853jj7w/data/mets.xml Frémy, Arnould 1833 2 volumes, 22 cm. Call Number: PQ2256.F4 D480 1833 "Edition originale" pencilled on flyleaf books PQ2256.F4 D480 1833 French Librairie de Charles Gosselin Contact the Special Collections Research Center for information regarding rights and use of this collection Les Deux Anges Vol.2, 1833 text Les Deux Anges Vol.2, 1833 1833 1833 2024 true xt74b853jj7w section xt74b853jj7w  

 

 

 

 

 

 

: 'g ' '_ Tammy mtiwiémc.

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LIBRAJRIE DE CHARLES GOSSELIN,
Rue 2521int~Germain-dcs_—Prés ,- N" 9.

 

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r-Espmr. 5

i regardait 1e Ciel.
1e que va dépendre
destinée. Dieu n’a

 

(111; It: Patron d’un
”4,“ ' :s-vous chrétienne?»
ion Sordel 5e tourna
’ ony; Azalais fix-(1 sur
étonnés. '
5‘, n répondit—eile.
conduit votre compa-

ami ,

apelle.
Jpelle! lui?
mporte? » dit Sordei.
:orte beaucoup. Domna,‘
us de gré ou de force?
)1] plein gré.
wez raison, mon maitre;
.orte rien. Adieu. »
rs son ancre.
lde dréles de gens! je me
é pour lui; il est cause

3:15” _

«:-

   
     
  
 
 
 
  
  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
  

    
 
  

6- LA comafinm

nqu’on m’a jeté en 'p-rismi‘; ve‘E‘ifiarce—
»qu’il m’eli a déh'vré ‘il_,7drc’ii:t“’ je
nlui en dois'iifiék'fécé'fina‘iss'éhkce éiefi:
xnellex. Je n’aime pas \ I;
n’puisse dire qu’il m’a obligér... Cela
unje pése... S’il avait faiti‘jlencewa
»cette jeune fille pour l’emffieiibrlg‘»
ajouta-t~il en pressant Ie manche de
son couteau , « j’aurais vu si Tma lame
'»est de bohne trempe. Mais bile le
fireut; chacun son gofit,

  

» et i1 re—
prit en sifflant la poute de Marseille.

Avant que son bateau lf’el‘xt quitté
Ie bord, Sordel et Azalai’s avaient
fi'anchi 1e tertre. Déjz‘t 515' e'n. ytou-
chaient le sommet, er ifs aliaiefit ar- ,
river devant la porte de l’église, lors-
qu’ils entendirent au-dessous d’eux
un bruit confus de voix et de pas.

2:- Cost lui! c’est mon pére! » dit
Azalais en 56 collant au bras dc Sor-

del, «j’ai reconnu sa voix. Il était dans

q 'u‘c (ju’eikiu’ufi

 
    
   
  
     
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   

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 LES

DEUX ANGES.

 

  

 

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DEUX ANGES,

ABNOULD FREMY.

 

TOME nnuxxiamn.

PARIS

LIBRAIBIE DE CHARLES GOSSELIN,

RUE sAm'r—cxinMAIN—ntzs—Pmés, N“ 9.
J —

M DCCC lxxxm.

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LES

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K’s;

N otre vie avance'etldéclinefiV0115-que
j’ai connues: si belles;~ si-Zjeunes, -tétes
contemporaines,.z‘1’présent; je vous le
dis a v0usz‘-:mémes;: vous me semblez
vieilles et changéesrvos yeuxqui. s"ont:
éteint’s; vosrlévres qui pendent , votre
bouche quit, lorsqu‘elle veut sourire, va

chercher bien loin une ride amére et

 

 4 LBS DEUX ANGES.

profonde. Et moi-meme, tandis que je
rassemble ces feuilles au hasard , mes
cheveux tombent , et je m’apergois,.hé-
las! que plus d‘une méche en a blanchi.
Plus de folies : £1 nous maintenant les
graves réflexions sous les rides, les con—
templations , la philosophie.—Pourtant,.
voulez—vous encore rire et causer ce soir‘
comme autrefois , car peut—étre , apres
tout , nous faisons—nous plus vieux que
nous le sommes, et peut—étre, des beau-
tés d’emprunt , des femmes sages et
'expérimentées , nous trouveraient—elles
encore frais et bien.,conservés; n’avons—
nous pas sur la jeunesse de grands avanta-
gas ?,——A un rendez-vous, nous ne rougis—
sons pas comme les jeunes gens, nous ne
chiffonnons pas gauchement le pli d’une
étolTe moelleuse,’ sans oser faire un pas
de. plus. Nous nous possédons toujours,

noussommes maitres (:le nous, et puis ,

 

 ur'

Ls

rim-«m .. 177 ‘ fl, , , 4 ‘ - ':.-——.~ N v .—

LES DEUX ANGES. 5

nous snvons rire , etc'est ce qui manque
it la jeunesse. Vous la verrez pélir, fris—
sonner, devenir bléme de désir,‘de vo-
lupté, de surprise; mais lorsqu’on en
Vient au badinageg'lorsqu’fl s’agit de plai—
sanb’er;iel’les’é'tOuI-dit‘,‘ ell’e‘se perd, elle
fait. Ge 'l‘ésprit' hors' de pfopos,’ “elle dira
des mots qui auront trainé par le vaude-
ville et la foire. La jeunesSe est outrée, tri-

viale, elle rougit pendant 1e cours de sa

gale to, on blen, apres un long éclatde nre,

elle reprend tout de suite son sérieux
brusquoment , sans transition felle sfi-
magine que le rire no va pas in 565 petites ‘
lévres. —- Mais 110115 , nous ne craignons
pas de nous réjouir sans pudeul‘ devant
des femmes , de montrer un gros rire
éc'al'late, nous trouvons mémeqlfil ;ne
messied pas i1 nos favoris'grisonnans.’

\

L‘ége mfir, l’ége ou l’on grisonne, a

 

 um van-”11

5
E
g
4
g
E
E
S

 

6 LES D-Eux ANGES.
donc encore ses délices, je l’éprouve
toils 12s jours‘. :Mais , rj’éppellerai tout

haut témérairegetinsiensémelui qlii sort

L un ma't'rn‘dm legis; pour-fallen; bhezfim

marbrierfi; dans un carrefour {comman—
dérlui—méme son mausolée, etcela, sans
avbir tout senti=,v toutépuisé. Mes héros,
si j’ai 1e. droit de' les oiter-po’m; modéles,
n’agissent pas ainsi: :2sansddu'te:, 3mm
leurs habitudesdhnnuigdc dégofit, com—
me .tout‘ le.impndez,v :mais du moins,‘ lots-
qu’ils' quitterontcette .vie 2, 0n ‘ne niera
pas ‘qll’ils' ont-ivu', entendru», éprouvé
bién' (les choses. w 5?: ' 'f ~02;

in. «:W-H: " .;':._y. a .,:';'v

thAvantde m’étre brouillé avec vé-ux ,
avautque je ne me fusse apergu du va—
gue de leursidées, de l’incertitude , du
décousu de ‘leurs moindres actions qui
semblent prendre plaisir 2‘1 vous dérou—

ter , jl’aim'ais encore :31 has conseiller ,. jc

 

  

LES DEUX ANGES. 7
voul'ais lés réfom’imr , rj'avais pr‘is a fl—
0116 de les 1~endre meilleurs. Mais a pré~
sent-,- -j ’y ‘renO’nCe: je né puis plus suppor-
ter- leur hypot‘zrisie, le‘urs prétent’i‘ofis a

l’ Ol‘lglna'l'lté;”d‘lfi‘blZfi’l‘PB‘l’lB ,’ le‘ur car'ac—

. . ::::

(1 un- air (1 mgénulte dé fra‘nchiéefief d‘e

5,17

Candéurf . _ ., .,_

Enfin, je 'le dis. sans dét‘our; je 'suis
dég'ofité d’eux , moi qui les vai connus si
fous, si jeunes := les voila qui Vieilli'sseifl,
et-je ne m’yaintéresse pltis.'1C‘§esirié’m'di'-
naire , vd-és ‘qu’on voit ique {153$ ’la‘féi‘é‘e
(165 choses‘f,3'le héros ou‘ l’héro'l‘n’ei c‘ém
mencent A‘atteifiaré-‘I mi é‘g‘e de diSCrétiO’n,
on 16s mafiei, ou‘bieh on 165 fait moufi'r.
D‘amres, moin‘s dupes de ‘leurs illus'iéhfi;
habilleront sans rpitié'id'e lei? rdo‘fiifle'tte
noire" et‘i cdifferoht 'd’u'n . tbfi’r- l‘héro'ihe

qu’ils i'ontifp‘ri‘se , é‘ seize» ans , ép‘rés le

“:31—

 

 .uuv 71v

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§

 

a.-. w 1., ‘1)- WNW

8 was DEUX ANGES.

bal masqué , 'a11 1110111th 01‘1 elle al-r
lait s’asjseoir ,1 11115 §0uper mystéri'eux,

éclairé mollement .des premiéres clartés
de laube. Ils 11¢ se sou‘viendron’t plus du

temps 01‘1, -v.ieille a peine de vipgt ans,
déja mariée peut- ~étle, elle venait cha—

:: que matin poser devant eux , leur ra—

contant ses pensées, ses reveries tristes
ou sérieuses, trahissant tout en elle jus-
qu’aux moindres frissons du bal 'de la
veilley Ses Qjambes étaient. croisées, l‘une
sur l’autre, 'et son’ pied migno11,bala11~
cé sous la lupea abroderies, agitaitla pan-
tQufle ouatée. C était 1111' beL age, elle
étgit tout a vous , a, musxseul, labelle
personne; Ivous l’hahilliez., 11011311321—
justiez éfvaotre‘gréyelle moutrait sa
taille , son épaule , jusqu" la fleur
fanée- blottie daus sa gorge. EL les peli—
pliers du jardin agitaient aux carreaux

de la fenétre leurs corps fluets, commc

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l2 LES DEUX ANGES.

()h! 011parlera long—temps (les nnces de
George et de Myrtil. .

On a déjz'l Chaud, on est 'halefant,
es'so'u’flé , toutes les femmes sont rou—
ges , le vin des valets qu’on avait mis
dans l’ombre cuiL maintenant au soleil
dans les cruches. Ces gros arbres étalent
1e mieux qu’ils peuvent leurs grandes
feuilles, étonnés et joyeux qu’ils shut de
Voir‘tant d’appréts 'a leurs pieds , si bien
placés d’ailleurs pour jouir (1e tout le
coup d‘oeil de la nOCe. Oh! mariez-vous,
ne ffit—ce que pour ce Premier jour; la
(nairie, le repas, les fleurs, les confl—
denees , les lel'mes, les éclats de joie ,
tout le monde est paré , jusqu’aux mar-
mitons; 011 Va, on vient, on se croise,
on rit en se heurtant; — et buvons , et

dansons : demain doiL étre encore 1111

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LES DEUX ANGES. 13
iour (le féte. Cependant que la broche
tourne toujours , grave et mesurée;
avec son bagage de viandes et de gibier.
Quel feu, quel empressement, quel
chaos dans les cuisines. ' Et dans toute
la maisén, des chambres pleines (le
deptelles , pleines (le femme’s a demi
mies qui attendent en frissoniiant que
leurs femmes de chambre aient posé
leur robe de gaze sur leurs épaules.
Mariez-vous, oh! vous aussi, 50} ez 110i,
roi dun tel jour; ce jour si paré, si
pompeux, brillant, éclatant , sonore

com me une fanfare.

Pauvre Elie! tu pleure's, toi la belle
mariée : au milieu de cette sueur, de

ces fronts animés , toi seule es péle; tu

te caches, tu crains de te montrer, et,

en regardant 1e cielg, tu essuies tes lar-

mes avec les rideaux blancs de ta cham—

      
  
 
  
 
 
 
 
   
   
  
   
   

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'mr'n-le":

12,‘ ,. .

14 LBS 'DEUX ANGES.

bre; car, an Inil-ieliide ta riche‘ toilette,
avec tes diamans , tes colliers, les fem~
mes ont oublie’ de te laiséer- un mdu~

choir.

‘ Ce pauvre George , lui , on lui donne
én mariage Francis, petite brune égril—
larde, piquante, d’une laideur remar—
quable‘, paysanneyqui a mis derbeaux
gantsblafics, et qui doit, fimagine , boi—4

ter légérement du pied gauche.

Eh hieni jéunes couples fiouvellement
embarqués, soyéz‘ heuréux du moins,
faites—Vous une de ces :n'ia'ises amours
qui durent toute la vie, qui s’embras-
sent ‘chaque soir sur les yeux; et s’of-
frent tous les ans, a leur anniversalire',
des pots de flehrs ou quelque présent
qui pui‘sse sel'vir au ménage. Puissent
nds souhaits’et nos 'bénédictions-rvous

porter bonheur !

  

 LES DEUX ANGES.

‘ La journée se déploie toujours plus

riche et plus fiére. Les voirigureszréyson—

 

nent dans les cours , les cduvic’s arrivefit,

la foule se presse’sous le péristyle.

11 étaft 'beau-cepehdam; "mop Myrtil,
lorsqfi’en se pliésemantsufiaé‘LaI-con', il
sortit' avec sa jeuné-fiancéeéncombrée
de ileurs d’orange13'ét lu'i "légéremeht
vofité , encore jeune vu de‘ loin, noble et
aisé‘malgréla gaucherie de sa compagne,
et bien qu’il se sentit llotter dans les
habits du dirfianche qu’il avait fa'llu 'me'ti—
tre pour la cérémonie. ' - '

Il saluait édroite‘. etii. gauche, riait
aux jeunes filles, puis, revenant A son'
Elie, lui parlait sans lui rien dire; mais
il senitai‘tv qu’il était gracieux de .se pen-
cher sur elle en souriant: les assistans

croient toujours que les paroles qu’on

    
    
   
  
  
     
  
  
    

  

“image“: 3 ,;

it

16 LBS DEUX ANGES.

dit ainsi sont si douces et si piquantes ;

ordinairement c’est ce qu‘on idit jus-
' qu’alors 36"pllls fade et de’ plus insigni-

u u

Ham.

7 La noce est en hon train. 011 est re—

venu de l’église; on joue aux quilles;

on cause du mariage ; on attend les con—
' , A y ,

Vives. Les gants qu on ote et qu on re-

met,_-les dparte, les regards curieux et

,médjsans qui interrogent les toilettes;

puis, .un délicieux parfum de fruits et

. Wrwvnr-rzr'; rpm,“-

de dessert ; un naif ,1 un épais parfum de
cuisine qui vous assiége malgre’ vous.

Le soleil vient de se cache ‘; il y a quel—

:

ques nuages blancs qui se balancent dans

$3.

1e Ciel. —- Allons , messieurs, £1 table !

Jusqu’ici tout est hien : on est poli,
les genoux se serrent, les pieds s‘effleu-

rent, on cause d’un bout de la table 2‘1

 

 firmewrr'W ' ,

1

LES DEUX ANGES. L l

l’autre. C’est quelque chose de si beau
que cette nappe vierge tendue sous ces
al‘bres; cette table qui rit, qui cause
par tous les bouts, et lz‘z—bas, aux extré—
mites , les enfans reveuant de jouer dans
le pré , qui'viennent se placer .avec des
couronnes de bleuets surla téte, Tout est
frais : de jeunes filles timides, assises pres
de ces jeunes hommes , n’osent pas
encore manger. Myrtil et son compére
George charmaient tout 1e monde , avec
Ieurs agaceries, leurs heureuses repar—
ties , leurs coups d’oeil ironiquesfi—
Adieu ma reserve, adieu ma sagesse ,
ma timidité. De’jé tout se décolore , cette
cohue, décente au premier abord at m?—
servée7 se déchaiue et perd Loute re-
tenue. Des nez qui , au commencement
du repas n’étaient que d’un beau rouge
Iisse et poli, s’allumeut violemment et

se prennent é boul‘geonner. Un compel-e

ll. 2

 

 J,

;
.E‘
E
E
E

.u . o,

 

18 LBS DEUX ANGES.

cause familierement avecla voisine ; de
grosses femmes , en, robes blanches et
collerettes brodées racontent tout haut
a leurs voisins les traits d'esprit et les
calembourgs de leurs enfans, qui‘rient
d’avance en battant des mains it l‘autre
bout de la table. Ah! allons—nous—en
respirer pres de la riviere; écoutons dans
le lointain leurs voix, leurs chansons.
-—- Chantez, Myrtil,.uous répéterons en
choeur apres vous. —- Du Vin, du Vin,
la nuit approdhe , déjél les oiseaux chan—
tent et les insectes bourdonnent.

La poésie est un art qui n’est bon que
pour les cuisiniéres , la peinture est 1111
art usé; la sculpture n’est plus comprise;
i1 n’y a done plus qu’un art dans le

monde, un seul, et c’est la danse.

J ugez—la sur cette pelouse f ‘aiche, aux

 LES DEUX ANGES. 19

sons doux d’un orchestre nourri par les
accens félés du tambourin, pres de cette
riviére fiére de montrer sur son miroir
étroit les rayons du soleil couchant ,
comme une petite courtisane qui recoit
son sejgoeu‘r dans ses bras; des vaches
broutent encore avec leurcloehette-au
son lugubre, et (16 pauvres paysannes, as—
sises sur l’herbe , regardent tristerfient la
noce é travei‘s les arbres. Tout est éclai—
ré, les lampions envoient dans l’air leur
épaisse fumée, et répandent une teinte
rouge sur le feuillage. ——'En cadence
done , maudits Violons ! —— Que de robes
blanches qui sautent , qui passent et re—
passent sous vosyeux! All! voici lesvieil—
lards qui commencefit leurs censures:
les entendez-vous critiquer les pas de
celuiV-ci, la jambe de celle—lz‘a; mais, de
l’avis de tous, savez—vous quel est le

meilleur danseur, celui que toutes les

 

  

20 ‘ LES DEUX ANGES.

femmes envient, qui a les mouvemensv.

les plus souples, les pltls flexibles 5 c’est

'Myrtil. Les vieilles damés se, penchant

pour l’admirer lorsqu’il Part , elles'sou—
rient, et, se rappelant leurs vingt ans,
se disent e11 elles—mémes : -— Qu’il doit

étre doux! et qu’il a Pair modeste 1..

Mais le bal s’éteint , plus de jeun‘es
fillés , ni de lampions, ni d’orchestre
fan): at criard. La grande table reste
seule au clai1" de la lune avec la nappe
tachée de Vin; plusieurs convives se ré-
signent 3‘1 entonner un? choeur villageois

pour égayer 'le départ.
—— 0131 est Elie? (lit Myrtil.
— OL‘1 est Francis ? s’écrie George.

Ils auraient dit volontiers tons deux

$1 121 fois : -—- ({ui vent ma femme? je la

 LES DEUX ANGES. 21’

donne au premier manant qui passe,

au premier d’entre vous, vous qui chan-
tez en choeu r lh—bas dallslelointai11,j’aime
mieuX passer la nuit ici £1 la belle étoile,
sur un bane de gazon , que sous les ri-
deaux apprétés, dans les draps blancs

du.lit nuptial , avec madame la mariée.

-— Eh bien! mes gendres , criaient aux
fenétres les belles-méres de leurs voix
flfite’es; -— les étoiles se balangaient mo]-

lement sur le sein de la riviere.

—- Tenez, dit l’une a Myrtfl , vous

11’aurez plus que son agrafe 5 défaire.

— Mon gendre, (lit l’autre, en sou—

riant , a George , la petite est déjél cou— '

chée.

Aprés tout, qu’y a—t—il donc de si indi—

gne da'ns‘ le me’tier de ces vieilles femmes

 

  

22 LES DEUX ANGES.

qui vendent les jeunesfilles et s’adjugent
la moitié du salaire pour avoir la peine
de faire Vle lit, Ade veiller autour des
améns. Voilé bien les Iriél‘es‘qui‘lvep-
dent leurs filles; leurs filles, qu’ell’es ont-
éleve’es dans la Ivertu , £1 qui elles out
appris {a baisser les yeux convenable—
ment, et 2‘1 rougir. Ecoutez maintenant
les iufémes paroles pudiques qu’elles
murmurent- 51 leurs oreilles; voyezJes ,
elles leurmracent de sang« froid , a
main Vposée, ‘t-out ce qui va se passer.
Regardez bien, et yous verrez pent—étre
un sourire de concupiscence , up sogrire
de désir, un sourire de la chair, se
montrer au milieu de cette legon ma—

ternelle. '

Ah! vive une premiere nuit dc noces,
ce rendez—vous si imprévu , si piquant

enlre cet homme cl: cettc femme! Tous

 LES DEVUX ANGES. 23

deux , en habits de bal , bien raides, lui
qui 6te sa cravate devant 1a glace , et
montre son 0011 noir et velu ; elle qui ,
dans un coin, tire silencieusement les
cordages compliqués de son corset, et
sans parler du risible bonnet de uuit ,
intrépidement enfourché par monsieur
1e mari , avec un éclat de rire ~profond
qui retentit au fond du coeur de la jeu—
ne femme; tox1te§ces choses qui, entre
amans, se passent avec des rires, des
Plaisanteries; car la circonstance de-
vient encore plus pénible et plus bur-
lesque , si on cherche é l’éluder , 2‘1 l’es—
quiver; 1e mieux est encore de s’y arre—
ter, de la braver en face.,

Dire qu’uue mere vous apporte sa
fille', et vous la livre sans amour, sans
passion, de sang-froid! Mais ’une mere

qui donne sa fille £1 son amant , sa fille-

 

    
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  
  

24 ms DEUX ANGES.

e’chevelée , folle’; péle d’amour. .Oh !
celle—lé est une honné mére, oui, une
mére respectable qui PFCI‘Id pitié de son
enfant. Tandis que celle qili l’améne £1
un mari qtfelle commit :31 Paine; et
vient encore faire la bonne femme , qui
ne néglige aucune recommandation , qui
a Pair d’avoir des craintes , et finit par
rire en arriére avec son gendre, d’un
rire de prostituée, de toute cette comé—
die. Voyez comme elle a hien soin de
tout géter , de tout flétrir, avec ses pe—
tites attentions , ses soins de Vieille
femme qui aime :21 se méler de tout, z“
mettre la main Partout : —-Mes 6n—
fans , ne vous manque- t—il rien? Si
elle pouvait , elle passerait la nuit
auprés de vous, vous demandantcompte,
vnus interrogeant sur la volupté. Car i1
faut que vous sachiéz que c’est bien‘ellc

qui vous dmme sa fille, c’est une sorlc

 

     

 

LES DEUX ANGES. 25

 

de prérogative £1 laquelle elle tient,

 

qu’elle se donne , un droit qu’elle‘ va

 
    
 
 
 
 
 
 
 
  
  
   
  
    

perdre, et qu’elle s’efforce de m'aintenir » W
/\

jusqu’h la derniére extre’mité. - « =

Et tu me vendsta fille , pour mes che- )
vaux, pour meé terres, parce que j’ai
fait parler haut mon coffré—fort. Alors ,
j’en suis le maitre , je puis, si je 1e veux,
te 1a montrer demain matin chauve et
pelée, parce que je n'aime pas les lon-
gues chevelures, et que moi-méme je suis . ;
chauve. Elle est 2‘1 moi, je l’ai bien ac—'
quise: vous l’avez troquée, madame, con-
tre mon 110m et mes richesses.—Et pour-

tanl; , vive une premiére nuitde noces !..
— Vous pleurez, Elie? "

-—:-0n pleure toujom‘s uue unit (16
maria‘ge, et puis, on m’a épouvantée en

me parlant (16 volts.

‘ , ..- WWW;

   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  

 

26 LES DEux ANGES.

—Oz} vous a trompée, Elie; savez-
vous ce qu’on fait une Premiere nuit
de noces , on cause, en's’entretient de
choses indifférentes , on reste dos 31 dos ,V

et on dort; dormons.

.Le lendemain :—eh bien , la mariée
est-elle jolie, libertin'IWVous avez une
épouse charmante : je vous complimente;
jefvous félicite. 1— Le lendemain aussi,
c’est la répas du matin; le repas de famille,
dans la salle é manger, s’ouvre avec un
bel écho; et dans un coin, une voliere
bruyante. 11 faut que la ”mariée soit
bien laide pour 116 point plaire 1e len--'
demain *de la noce', lorsqu‘é la riche
parul‘e a succédé la simple robe aux
mille plis, et les causeries de famille,
et la mere qui touche encore 'aux che-

veux de sa fille, mais sans gofit, sans

 

 

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LES DEUX ANGES. I 27

coquetterie, car maintenant ce soin-lél

n’a Plus droit de l’inquiéter.

Les bons‘ parens firent leurs recom~
mandations, parlérent ménage , écono—
mic ; enfin il Vfallut bién que les gendres
allasseht trouver leur nouvelle demeure :

Myrtil son chéteéu, George sa fei‘me.»

N‘est—il pas doux d’avancer é pas lents
dans une habitation qui vous appartient
et que vous ignorez‘. de découvrir cha-
que objet l'un aprés l‘autre ‘. Il semblé
qu’on crée tout, qu’on voit naitre tout ,

suivant ses souhaits et ses désirs.
Quand ils furent chez eux, ils resté-
rent d‘abord stupéfaits, éblouis; mais

bientét le natural reprit le dessus.

Un soir , deux nouvelles mariées

  

 

   

28 LES DEUX ANGES.
causaient 2‘1 voix basse, en 56 tenant les

mains.

—- Myrtil m’aime , disait Elie; il est si
galant, si empressé auprés de moi! et,

quand il le vent, i] a tant d’esprit!

— Mais enfin, quel homme est1ce
que votre mari? Je l’ai déja observe plu—
sieurs fois, et , en vérité , je ne saurais

qu’en dire.

—— Je 1e crois‘atteint parfois Ll‘une de
ces jalousies aimables qui savent sourire
(A propos, tout en remarquant bien 1e
moindre regard qui ’s’écarte, chaque
mouvement de coquetterie. Je l’airlle,
car je lui crois une belle ame. Les pre-
miers jours, j’ai cru qu’il manquait
d’esprit; mais je suis revenue sur son

comptc.

   
 
 
 
 
 
 
 
  
  
 
   
 
 
   

 

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LES DEUX ANGES. 29

Au méme moment, Myrti] entra en
saluant avec son air de courtisan :—
Mesdames, demain je donne ma féte :
Elie, vous en ferez les honneurs. Ma—

dame voudra—t—elle y assister?

Le SOil‘, la jeune (Elie disaitgwen ar-
rangeant sa coiffure Pour la nuit; dahs
la glace: — Je prévois pour demain
bien des embarras; i1 vous faudré sans
doute de la glace, des fruits, bien des
rafraichissemens pour tout ce monde :
nous aurons toutes ces dames, i1 faudra
exhumer les meilleul‘s vins de la cave.
Mais point (16 jalousie, s’il vous plait;
je vous soupgonne d’étre jaloux. Et,
pourtant, faire les honneurs, pour une
femme , ce 11’est pas autre chose que de
faire des avances , des agaceries, d’ac-

corder de petites faveurs aux convives,

 

    
 
 
 
 
  
 
 
  
 
 
  
 
  
  

 

    

LES DEUX ANGES.

30
en proportion‘de leur importance. Que] le

robe devrais-fie mettre‘?

-— Mon Elie, ne vous inqu'iétez de
rien; je me charge moi—meme de toute
ma fete, hélas! qui ressemblera é tant
d’autres : —— vous mettrez une robe
simple. Mais , jusqu‘é minuit , faisons de
la musique : allons, 'Elie, chantez; je

suis au piano.
— M’aimez-vous , Myrtil?

—- Bizarre question? si je vous aime L.
81 c’est un cadeau' qiie vous' vOuIeZ ,
j’aime mieux qu‘e vous me la demandiez,
sans me tourmenter par des soupg‘ons ,

ingrate !' Chantez done !

Quelle triste voiX! disait—il en 111i-

rméme , tandis q-ue ses doigts voltigeaient

         
   
   
 
 
 
 
 
 
    
 
  
   

LES DEUX ANGES. 3[

rmachinalement sur les touches d’ivoire!
et tous les jours, toujours la méme chan— ’

son d’amour!

Et, des que le jour fut levé, La chasse,
la chasse !"s’écria Myrtil....Chiens, che-
vaux, equipages; lchasseursvet piqueurs !
Les vieux chasseurs et leurs meutes ! "les
amazones bégueules! Fanfares, cris, hur—
lemens , appels joyeux aux fenétres, les
écharpes qui se déploient, les foréts qui
rugissent dans le lointain! et le cor qui
résonne et étincelle au soleil levant! et,
voyez—vous se rengorger ces blanches ca— .

vales dont la téte se balance avec gréce?

,— Ta fete sera bien vieille, dit George,

qui était arrivé des premiers.
— Je le Grains , dit tristement Myrtil.

Tout le monde est prét; dépéche-toi ,

      
  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  
  

r,

02 LBS DEUX ANGES.

ma fille. Mon voile vert, mes brode—
quins! — mon cor, mon couteau de
chasse! Les cours sont pleines , les va-
lets sifllent dans les écuries; tous les an-
neaux des cours sont occupés par les bri-
des (les chevaux. — Vous voilz‘i tous , dit
Myrtil de sa voix grele; écoutez-moi :
ce qu’il y a de plus beau , de plus gai
dans une partie de chasse, sans centre—
dit, ce sont les appréts’; 1e reste n’est rien.
Courir toute une journée dans (les rou-
tes sablées,' apt-es une béte dont on en—
] tend d‘heulr‘elen‘heure le passage dans
les feuilles7 dont'on croit entrevoir la
robe fauve au bout d’une' allé'e , n’esbce
pas la un bien noble amusement? Et,
apres tout; rmonsieur et madame, ce
que vous pouvez espérer de mieux, c’est
‘ de jouer ensemble la scene de Didon , et
je ne le souffrirai pas, parce que la m0—

rale s’y oppose. Ra'ssurez-vous, mesda-

 

 

  

 

  

‘LES DEUX ANGES. , 33

mes 5 vous étes charmantes sous ces ha-
bits. Ainsi , mes bons amis , nous avons
Lléjz‘l épuisé le plaisir de la chasse , puis-

que nos appréts sont finis.
‘- Il est fou , diren’t les cavaliers.
“ —— Il est galant , dirent les dame’s. ' ‘

On se répandit dans les jardins qui
avaient un air de fe‘te; les jets d’eau (lon—
naient (1e toutes leul‘s forces. Au milieu
de la pelouse7 s’élevait 1m temple de
rloile bleue, Ol‘né de feuillage, 'sur la
fagade on lisait : — Mesdames7 c’est ici

que ,l’amour vous attend.

—- Allons, allons, Myl-‘til, (lirent les
dameserudites, ceci est du réchauffé
d’apres l’antique : votre reposoir a un
faux air (lu temple de Cypris.

II.

 

  

  

34 LES DEUX ANGEs.

—— Mesdamesn,ydit Myrtil , si vous vou—
lez vous baigner sens étre vues, voici
ma riviere: elle est pleine d’essences; le
fond est de marbre; vous ne trouverez
pa‘s un .caillou, pas un brin de mousse. -

Que rien ne vous retienne plus.

El; tout voile fut écarté , les robes tom—
hérent; on entendit 1111 long éclat (1e
rire. H y avait 12‘1 (les marquises habi—
‘lfiées h_balance1~ indolemment la téte
daus de riches équiPages; parmi elles,
Myrtil reconnut en rougissant celle qu’il
avait aimée jadis: 11 y avait‘des beautés
(1e vingt ans , si fiéres que le veille‘ encore
el_les refusaient 1e urs levres au baisel- du
matin de leur vieux pere en cheveux
blames; ‘c”étaient elles qui Poussaient les
cris les plus aigus. 11 y avait aussi de

jeunes filles qui descendaient dans l’eau

avec tant de gréce et de pudeur qu’on

 

 LES DEUX ANGES. 35
oubliait leur nudité. — Les cheVelul
res qui se renversaieut sur les répau-
les! les cris de frayeur et de surprise,
(immd le pied atteignait la fraicheur
de l’eau! et ces 'mille tétes (111i cou—
raient , ' les unes bouelées , les unes
grises‘, les autres IchauvesllQuelques—
uues, c’étaient les Plus légéres, fraP-
paient du pied au fond de l'eau, cl: re—
bondissaient, dégageant leurs blanches
épaules,’ leur gorge blonde, s’élevant

aussi haut qu‘elles pouvaient.

Myrtil s’était cache sous les arbres de
mauiére é jouir de ce tableau ; il disait
é George : — Quel triste spectacle, que
ces formes toutes étalées , épanouies!
Ce qui m'indigne , dest que je suis sfir
qu’elles croient former un des plus ra—
vissans- tableaux, et qu’elles se laisse-

raient volontiers comparer 2‘1 un essaim

 

  

36 LES DEUX ANGES.

de syrenes. Comme elles sont loul‘des!
clue de gaucherie dans tous leurs mou—
vemens et que de taches sur leur corps !
Elles ne savent que rire aux éclats, frap—
per l’eau de leul‘s mains, les disgraCieu—
ses I .. Je ne desire en posséder aucune ,
pas méme celles qui sont accroupies sur
le bard de l’eau, qui passent leurs mains
sm- leurs bras el; Ieurs épaules , comme
des Achattes au soleil. Mais vois-tu cette
vieifle femme, ce cadavre qui sort de I’eau
en toussant; c’est'pourtant one baroune
qui derniérement a séduit un pauvre
Faublas (1e dix—septfans , dont la noble
figure Tavait flattée! '—- Ins’ensé! mon
pauvre . George, moi qui croyais que
toutes ces beautés sans voile , livrées 2‘1
elles—mél'nes , pouvaient nous offrir 1111
coup d’oeil gracieux , une impression
agréable! A11! je m’apergois que je suis

encore hien jeune !

 LES DEUX ANGI‘LS. - 37

7 Mais heure usement voici de quOi nous
dédommager , ce sont ces vétemens frais
at légcrs 1c. long de ces arbres , ces
_ voilcs blanc appliqués sur le gazon, ces
(zeintuljes lashes, cres‘gézes dans le feuil-
lagg; ces ’chauSs'u’résv:fq‘rtilversr qui se
'cachént _sofis l’hgrhé. Qti’ésijcé tine 1a
beauté? c’est quelque chose qfi‘i. Sait 'sé
vétir avec grace, se bien coiffer, se Challis?
561‘ vol uptueusement. N’est—il pas vrai,
George, qu’i] y a 12‘: plus de vingt paires
de pantoufles qui nous fe ‘aient tourner
la téte 7 — Allons, mesdames, 21116115 , le
jeu est épuisé, habillez—vous; yous, étcs
toulcs charmantes sans distinCtion, Innis

011 sc lasse de tout .....

Bientét Myrti] slunusu de cette iso-
‘ciété'qu’il await invilée pour laféter at
1:1 distraire. I] so souviut des déc]ama-.

[ions sceptiqucs (10 5:1 jcunesse ; i] purlu

 

  

38 LES DEUX ANGES.
., vertu, 1'elig'i0112_pgésie, Prouvant quc
tout cela n'était qfi’un» jouet, qu’un
amusement frivole don‘t‘on- Pouvait abu— ’
self 91‘ 5:1 fantaisie. Il s‘anrima’, il fut élo—
quent'; onrfit cercle autour de lili,‘ et ,
aprés quelques objections , quelques ré—
Vponses timides, i1 eut 1a douleur de voir
qu’il avait déjz‘l convainqu tout 5011 méme
de, que déjix les assistans )é‘taie‘nt coh-
vertip‘ £1 sés idées e-t ses prétendues con—
yictiorns; car ils s‘étaient laissés éblouir
par l’élbqliefice Pompeuse ét la poésie
dout Myrtil se plaisait‘ a orner ses dis-
cours. Quand il les vit‘ bienfiaffermis, an
instant i1 sut l’idée de refiverser cé un’il
avait avancé, et de leur prouver tout
]e contraire 5 mais i1 dédaigna ce jeu fa—
cile et ce triomphe sans gloire (111 13211" —
doxe. D’ailleurs, i1 se rappela ses de-
.v0irs de maitre (le maison, et i1 prit la

résoluti