xt76t14tmx8c https://exploreuk.uky.edu/dips/xt76t14tmx8c/data/mets.xml Poujade-Ladevèze, J. H. Alexandre Dupré France Poujade-Ladevèze, J. H. Alexandre Dupré 1797-08-22 This bulletin is part of a collection of newspapers and journals published during the French Revolution, collated by unknown person, representing both sides of the revolution. Call Number Rare Books: AP20 .R235 bulletins Rare Books: AP20 .R235 French De l'imprimerie de LE NORMONT, rue Des Prêtres S. Germain- l'Auxerrois  This digital resource may be freely searched and displayed in accordance with U. S. copyright laws French Revolution publications France. Assemblée nationale législative (1791-1792) France -- History -- Revolution, 1789-1799 Le Véridique ou Courrier Universel, 22 August 1797 text Le Véridique ou Courrier Universel, 22 August 1797 1797 1797-08-22 2023 true xt76t14tmx8c section xt76t14tmx8c     
 

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( Mardi 22 'AOUT- vieux style.)

   
 

LE VERIDIQUE,
OU CQUREER Urnvaasaa

Du 5 FRUCTIDOR an V de la République francaise.

 

(DICBRE VERUM QUID VETAT?

 

 

.r.

.‘Lctb‘e d’un commandant de bamillon (t l’armée d’Italie , annoncant la conclusion définitive de la pair. -— Discours

pronancé par [3 general Jourdan , 22 l’eloge du brave Marceau , mart sur le champ dc bataille. — Zh’otion a
l’eflet ale prendre dos mo yens pour dunner le million promis aux deffensenrs de lapatrie. — Eloyuent rajjpoi't‘falt
par T/zibaudeaa , an nom de [a commission c/zargée d’examiner le calamnieux message da du‘ectolre. — PrO/efi

au eonseii des anoiens, enfaucnr (In directoire

tezirlani afizirepanir'lespromotears (les aa’resses inconstitutionnelles ales armées. —- Discours d’nn corse jacobin

 

REPUBLIQUE FRANQAISE.

Extrait de la lettre (Z’nn commandant debataillon de la
' division de Bernadette.
Udine , 13 thermidor an 5.
Puisse ma lettre~ vous annonccr asscz Vite l’hcureuse
nouvclle qch’apprends. U11 courier , arrivé cette nuit
do Vienne, du marquis de Gallo , annonce que l’empc—
_rcur a ratlhé lcs conditions do paix , telles qu’cllcs lui
o'nt été présente’es. Tout est dans la joie.
.\ .16 me hate de clore ma lettrc , pour qu’elle vous Par-
- 'Vienne plutot. . '
‘ CONSEIL DE S CINQv-CENTS‘...‘
i. Séance (in [1- fructidor.
. ,‘ Villers , par motion (l’ordre , rappclle quc 1e projet

.. de x'ésolution sur les monnoics , presenté par Thibaut
:1 dans la dernicre session , dcvoit étre distribué aux mem—

brcs du nouveau tiers ; mais que la distribution n’cn a
«pointencore été faitc. Cependant , (lit—i1 , il est urgent

‘f ac s’occuper dc cc projcl quirenferme Sobjets principaux .-
1 i“. la taxc dc l’or; 2°. l’cmpreintc du franc; 3“. la re—

  

a la

.‘CS.

tirementdc la monnoie (1e cuivre. Cc dernier sur—tout
est (la la plus granglc importance , ct sans entrer dans
le (lévcloppement (les raisons Proprcs a le fairc senlir ,

_ i1 sutfira , je pcnse , de vous dire qu’iltient beaucoup
am pm); cxcessifdes dcnrécs. Il est donc instant qnc lc

conseil s’cn occupe; je (lcmande , 1°. que lc projct dc
mhibaut soit distribué aux nouvcaux Incmln'es; 2". qua.
-\ {1 commission (lcs mommies, qui so Li‘ouve aujourd’hui
.' ssoutc, soit rcnmwclléc. Adopté.

La more (lu générallllarccau, aujouril’hni rédnitc a
'nlifimligcncc par la pertc le so lils qui étoil son unique
:a‘ppui , réclamc lcs secours do Injustice ct de la recon—
fn'oissance nationale.

‘13J0urdan (le général) dcmanrlc la parole: Si la rélm—
bliquc cxistc , dit—il _. c’cst parcc qnc ses clél'cnseurs,
l:ét17angcrs a ton'tcs les factions, ont, par leurvaleur, l'orcé
'Jgspuissanccs ctl‘angi‘n‘csii alnnulannicr lc syslcmcall'rcux
’ In’clles avoicnt méilité conlre la Franco. Tcls sontlcs
film-cs rlc tons les solrlats (lc la liberh’: , ct ccs titres ne
rontjamais méconuus par vous 3 jc vicns appuycr la

  
 
  

i ~
petition qui vous est présentée. Marcean fut mon aml ;
Marceau fut mon compagnon d’armcs ; )e fus 1e chefile
Mai-ceau;'mais je n’aspire qu’aprés le monlent on )6:
pourrai faire rejaillir sur tous mes frcres d armes , 1a
gloirc qu’ils out méritée par tant dc bravoure ct de sa—
crifices. .

Qu’il me soit permis dc jetter aujonrii’lim quclques
flours surla tombe de mon ami. 11 y a blcntot un an qne
Marceau périt au champ d’honneur , et que sa mort p lut
pleuréc et par scs camarades at par ses E~nne.m13 elix—
mémes qui honorércnt le mémoire djnn guerrlcr (111 113
avoicnt admiré snr 1e champ cle bataille. , ‘

Il avoit a peine 27 ans , et déjaMarccau s’étoitillustré
par plusieursvictoims aans laVemlée , par le courage
qu’il montra a la bataille dc Fleurus. . r- . _

Son zelc , son activité, sa sagessc dans ses'disposw
tions pendant deux campagnes , sa valeur heroique ,
1’avoient mis :1 1a flour (1e son age, au ranghdesplus
grands capitaines.1’ourquoi la mort a-t-clle $1 Vite enleve
a la pah-ie un (1e ses plus digncs défenseurs ? _ ,

Marceau éloit ,chargé (le protéger la rctralte (1,6: 1 ar—
mée; il se vit au moment (l’étre attaqué Parkl avant~
gardc cnncmie ; il aimc mienx l’abordcr lui—nxcnle qne
l’alt‘endrc ; accompagné dc quelqucs ollicxcrs ,_11 a avancc
pour unc reconnoissance ; un cllasscur llI‘Ollffll‘, cache
derricrc un arbrc. , 1e reconnoit aux marquesdlstmctn'cs
(le son grade; il l’ajustc , et 10 l‘l'appe di‘un plumb mor—
tcl. , l ‘ ,

Marceau dans ses ilernicrs momcns , veuft encore ctre
utilc £1 la patrie; i1 cléfcnd aux ollicicrs’qui l’cnvu‘onncnt
de faire connoitre son dial a l’arnléc; ll cramt que son
trépas nejettc la consternation panni lcs soldats. 91:: la
transportc a Altcnkirclien : 'ici qn’il me smt pcrmis (lo

,vous montrcr cc jcunchéros sun son lit (1c mort, 031, plllatut
"dc gloirc. Francais, autriclnens , tons out oublic (1n IlS

sont cuncmis; tons so rénnisscnt a l’cnvi allPTCS Llu brave
ll‘lax'ucan. Lc gonoral autricliien Kray, cc Vicux gunner
qui l’avoit coxnlzattn pendant dcux campagncs, linullt
on lamnes en lo voyant; prndant unc licurc ll llll scrra la
1n:1in,sans pouvoir prol‘ércr une parole ; ct quel discours
autoit valu-ceL eloquent silence ? _. ~ .

Le prince Charles lui envoie son premier chu‘urglen ,

a - A l

 

   

 mats tous les Soins de l’art et de l’amitié furent rains ,
Marceau mourut cinq jours apres , et son corps, arrosé
des larmes des franc-dis et (les autrichiens , fut déposé
dens 1e camp retranché de Cobtentz. . '

Avant de mourir , général , me dit—il , et vous , men

amis , en s’adressant a ses fréres d’armes , 'ponrquoi

pleurer? Je meursvpour 1a patrie. Général’,‘ je vous'

recommande ma famille. .
Je rempiis ce thu , citoyens représentans. Témoin des

derniers soupirs de Marceau , puisse son ombre applau—

dir aux derniers témoignages de mon amitié! Je de—

mande qu’il soit nommé une coinniission pour vous pré—V ‘

senter ,un prOJet sur la prensmn‘ a {iccorder a la mere dii
general lVIarceau. _ . . 4 ~ _ _
Appuyé ,s’écrie l’assemblée entiere; 1a proposition
de Jourdan est aussi—tot miseaux yoix ‘et adoptée , et le
conseil arréte en méme tems que son discours sera im—
primé aunombre do 6 exemplaires pour chaque membre.
Vidala réclame ensuite lapparole : La gloire des en-
. fans“, dit¢i1 a est le patrimoine des peres; mais ce pa—
trinmine deviendroit illusoire , si nous nous bornions a
jetter (les fleurs sur la tombe de nos généreux defen-
seurs.» .Yous venez de remplirun d‘evoir sacré‘ en vous
occupant de la mere du brave général Marceau ; mais
vous 'deve‘z‘ vous rappeler que s’il est mort des géné—
raux , il est mort beaucoup. plus de soldats. -. -
_ La loiaccorde des secours a‘ieurs veuves et a ieurs en:
- .fans , mais elle est tombée dans une sorte dedésuétude.
5e demande que la commission des finances soit char‘
géede irons presenter les moyens de la‘faire ex'écuter.

Adopté. ‘ _.,r _ ' , ' -

. Bentabolle : D’autres loix ont promis un milliard aux
defensel‘rrs‘de Inpatrie ;‘i1‘ est juste , _i_l CStAnéCeSSEIiI‘C ,
dans ce moment ,V‘sur—tout , ou‘ l’on'répand‘des doutes
'sur vos intentions , ~de prouver 'que vous voulez respec~
ter les’ engagemens que vous avez 'solemnellemeut con—
trac'tés.. Si vous avez cru pouvoir ren‘dre 7 a 800 mil-
Iions aux peres d’émigrés ; si vous avez crujuste de vous
departir d’e demander des indemnités aux parens de
ceux qui nous ont forcés a la guerrc , il est juste aussi
d’exécuter les promesses que vous avez faité-s aux ar-
mées. La loyauté, 1a reconnoissance nationaie, tout vous
en impose le devoir. Si l’état des finances s’oppose 2‘; cc

ue vous donniez Ie milliard promis , i1 faut au moins 1e
dire , plutot que de nourrir nos généreux défenscurs de

romes;es illusoires ; je demande que .la commission des
finances soit tenue de faire au plutot son rapport, sur.
les moyens d’exécuter la loi qui assigne aux armées une
recompense d’un milliard. Adopté.‘ ‘-

Thibaudeau est appelé‘ a la tribune pour faire 1e rap-
port sur 13 message du directoire , r’elatif a la marche
des troopes , et aux adresses 'd‘e l’armée d’Italie. Vous
avez charge , dit~il , une commission de vous presenter
des mesures tégislatives sur les difl'érens objets contenus
clans le message qui vous a été envoyéfpar 1e directoire ,‘7
1e 22 thermidor. La commission a’er‘n devoir avant tout,
fixer vos regards sur votre situation actnelle.

Ln républioue s’avaneoit versia paix , la confiance
ac ranimoit , 1 ordre constitutionnc‘l Commencoit a s’afL
fermir , tout nous présageoit des destinées paisibles
ct heureuses. Qu‘eI génie malfaisant est venu ranimer
Ies’passions ,‘rallumcr les haincs , ~éveilier des divisions
entre les pouvoirs , et scmcr l’épouvante parmi-‘les boys

(2)

citoycns? Il est terns de rappellcr 1:1 sécurité , dc rag-3
surer les bons ciloyens , d’ei'x'rayer les pervcrs , de rc—
lever to crédit public et de mainteuir le corps législaiif
au rang oil in constitution l’a place. Pour arriver a (:8
but, retablissez vos communications avec le peuple;
jamais votre voix ne scra méconnuc de'lui ; ct c’est do
cetle tribune que doivent 5e d’aire entendie 1a raison et
la justice; C’est aVec'cet esprit de paix et d’imparh'a—
lite dans lequel consists, la veritable dignité , que la
commission s’est livrée a l’examen du message du di~
rectoire.

Un changement inattendu dnns 1e ministere , Ia.

' marche des tron es avoient fixé i’attectiondu cnr 5 le-
P P

gislatif , ct méritoient sa soilicitude. En exprimant ses
regrets sur le renvoi des ministres , et ses allarlnes sur ' '
1a marche des troupes , on no contestoit point an direc—
toire le droil dc changer les ministrcs et de disposer do
In force armée ; mais certes ,' 1e ‘corps légisiatif avoit
1e droit de demander des renseignemens sur la violation
des limites constitutionuclles. .

Le directoire répondit qu’il falloit l’attribuer aune
erreur dans i’ordre de marche : vous renvoyates ce mes—
sage ifune commission , et la commission s’occupant ,
suivantla'sagcekpresion‘du rapporteur Pichcgru, moins
a prouver'le delit , qu’ft 1e prévenir désormais , vous
présenla un projet dc resolution sur la fixation desli~
mites cons'ituti nnelies.

Nous nc cherfixerons point a découvrir les causes du
mouvement des troupes; un jour, peut—étre , on les
connoitra : nous n’a‘vons vu‘ que in violation des limites
constitutionnelles. Le général Bichepanse declare que
depuis qualre ansaux frontiércs,il ne cannoissoit point les
dispositions de la constitution acct égard. Une excuse
de cette nature ne seroit point admise devant les tri—
bunaux; mais les renseignemens que nous avons pris
Sur la moraiité du général , nous font penser qu’il n’y
a qu’crreur de sa part.

Je passe a un objet plus important : i1 s’agit des ‘
adresses de l’armée d’Italie. Que devient 1a république ,
si ceux qui n’ont recu des armes que pour sa defense ,
veulent les interposer dans les débats civils '2 Vous con— ‘
noissez ce Volume d’adresses : on y reconnoit l’expres-
sion d’un brulant amour pour la liberté ; mais on y voit 7
(les prétentions absurdes, des opinions exagérées, des a
projets criminals. Les premiers sentimens appartiennent ‘
2: nos généreux défenseurs , les autres a queiques factieux
qui voudroient faire déchirer ie sein de la patrie par
ceuX-la méme qu’elle a charges de sa defense. Non , ce
ne sont pas nos guerriers , mais des monstrcs féroces qui _‘
ont doncu 1e projet'de Iivrer a i’étranger 1e prix de in
valeur et du sang de nos soidats ', et de les ramener dans
leurs families sous les drapeanx de la rebellion. ,

Avez—vous pu lire sans indignation dans l’une des "
adresses, que dans la legislature 1e systéme du roya'iisme

‘ se poursuit sans reiache? 'Et l’audacieux qui a tracéI ‘-

cettc phrase impie existc encore! et vous étes libre, et fl"
existe encore! et le gouvernement a ‘sommeilié, et iI
n’a pas sévi contre lui! Aujourd’h-ui ‘ccs actresses sont
dirigécs contre Ie corps legislatif ; directeurs de'la repu- ‘
bi'ique , elles ie seront demain contre vous! Malheur‘_,
malheur a l’autorité qui fonde son '1pouvoir sur les
bnionnettes! elles finissenttoujours par renverscrlcpofl '
voir qu’ciles ont ét‘abli. :

 

 Les adrcssea ont été certifiécs par to clict'cle. l‘états
major ; ellcs ont été officiellciuent cnvoyéca it plusicurs
administrations : elles étoient desLinées pour d’autrcs
corps dc troupes , et cc n’est pas une deliberation ! Non,
sans doute , car si ces adresses avoient eie deliberées , i1
‘ 9e scroit élevé (lans le camp tics soldats citoycns qui au—
? roient l‘ait entendi‘e lavoix dc la constitution '. _Si les sol—
(tats n’ont pules lire , elles ne sonl donc pas lc voeu de
Part-11cc.

”La constitution defend les adresses en nom collectif,
et l’on soult‘riroit qu’un general osz‘tt la violer ‘. Plus v03
généraux et vos armées ont rendu (16 services 511a patrie,

plus vous devez sévir contre toutes cntreprises contraires .

a la constitution. Ne pcrmettez pas que clans une répu—
”blique naissante , les militaires se conduisent comme
s’ils n’avoient vaincu que pour eux, sans quoi nous
verrious reparoitre ces tenin de l’empireroinain 01‘1 les
armées n’avoient plus que des généruux, et point do
atrie. On v0udroit faire croire aux (vaint‘jucurs de
l’ltalie , qu’il existe centre. en}; un s’ystéme cle proscrip—l
tion. Les proscrirel qui l’oseroit? qui lo voudroit?
Quel coaur francais ne palpite pas au récit de taut d’ac-
tions héro'iques qui appellant la reconnoislance , ct qui
couvrcnt d’un voile de gloire lei événemcns funestes qui
ont tcrni la revolution '3 115 étoicnt citoyens avant d’étre
soldats; ils cesseront d’étrc soldats pour redevenir ci—
toyens. Le directoire vous a repondu qu’il avoit arrété
la cir‘culatioxrde ces aili‘esses , ct qu’il avoit écrit au
general en chef, pour déplorer les circonstances qui
avoient arnené cette violation de l’acte constitutiouuel.
La commission croit dcvo'ir vous (lire avec franchise,
que la réponse du directoire lui a para indigne dc sa
puissance , et du rang on la constitution l’a placé.

‘ Voyez quels' progres out fait depuis ces dangereuLi

examples. L’espritde faction a (léja porté dans les camps
1e style (16 l’anarcliie; il sc glissejusques dans la re~
traite honorable de nos guerriers blesses , pour y fabri-
quer des adresscs; il aigrit les esprits , il ports Par—tout
l-a dissolution et. la mort , et le gouvernement s’cndort!
Veiliez , legislateurs , veillez et pour vous et pour lui.
La limite. constitutionnellc est tracée ; directeurs, gé—
néraux et soldats , flécliiSSez devantla volonté (in peuple.
Le corps législatifne transigera point avec scs devoirsj
il est inaccessible it la. crainte , at no ploierajamais de-
‘ vant la menace. _

Votre commission ne s’abaissera point a repousser
les calomnies répandues par vos enuemis. Un corps lé—
gislatifqui n’est point accusable , ne doit point sojus—
tifier; c’est par ses notes qu’on le juge; mats. nous d1-
rons la vérité au peuple , nous dirons la Vérlté au di—
rectoire. . c

On vous dénoncc l’insolence (les prétres ct dcs émi—
grés. Quant aux prétres , regrette—t—on leur proscripe
tion en masse? Liberté des consciences, liberté des
cnltes , declaration par leurs ministrqsvde leur soumis-
lion aux loix , voilz‘i les principes avoués par tons les
philosophes ; voilz‘i les principes consacrés par la cons-
iitution et par vous—mémes , en dépit dos pretentious
renaissantes d’un culte qui vent étre dominant. Quant
aux émigrés , qui lest favorise ? La legislation sur les
emigrés no subsiste—t—ellc pas? Nerernet~elle pas au
directoire les moyens les plus actit‘s , les plus puissans,
lea'plua arbitraires meme ?_ 0e dénonce la rentréc 636':-

.(5)

.cessamment son rapport.- *

- awan' nwfimfi? v 3 ..

migrés fameux :V on va inéififittfiu‘hindiqiler ta mai—
son qui les recéle : mais quc fait done la police? pour—
quoi ces radiations dont on annonce publiqucmcnt le
trafic? C’csl. nous qui devons deinander conipte au.
directoirc (1e cet abus monstrucux.

Le directoire vous denonce et les assassinats qni sc
coniniettent , etla partialité tics tribunaux. ll font in
dire qu’il (lepasse ses devoirs , et nous croyons scrvir
ses \‘ues cn les lui rappellant. Il est certain quc le sang
coule clans plusicurs contrées;mais it y a (les loix contre
les assassinats, et c’cst an directoire a les iaii‘e exécuter.
Si les tribunaux montrent dc la partialité , la loi est
encore 121, ct c’est au directoirc it les dénonccr. Dans
tous les cas, les inj usticcs ne peuvcnt faire (lésespérer de
la justice , et c’est au directoire feul qu’on doit deman—
der compte (les mesures qu’il a prises pour la repression
(les dolits dont il so plaint. Nous no nous étcndrons pas
sur la protection qn’on réclaine pour les acquéreurs dé
bicns nationaux. Leurs personnes‘ Ct leurs propriétés
sont sous la sauve—garde de la constitution, ct vous-
zncmes avez donné une preuve de votre respect pom:
les acquisitions par votrc resolution sur les prcsbytéresa

Le directoire vous (lénoncc les journaux qui ne pré—
chcnt quc le meurtre , qui rappellcnt 1a royauté : ll e a
certain que’le débordement (les pamphlets, des jour—
naux, ne laissc plus an citoyeu la faculté dc reposer
son esprit an milieu dc cet ocean d’opinions extrava—
ganles ct factiottses. Mais vous avez manifesto votre veeu
pour la. repression de cet abus ; it no s’agit plus de tout
pcrmettré~ , dc tout empécher, mais d’accorder les droits
de chaque citoyen, aVec Ia garantie due au gouverneé
merit; tous les élémens de ce travail sont préts , et la

commission que vous avcz nomméc,‘ doit vous faire in?
A.J. vb. ..

Le défaut de revenus publics , ajoutet-on, prive nos
armées de leur solde. Nous ne dissimulerons pas que la
negligence des percepteurs , le défaut (l’ordre et d’éco-
nomie, ont mis de l’embarras dans nos finances , mais
les armées ont-ellcs des reproahes a faire au corps legis-
latil'? Dans quel terns, a quelle époque avcz—vous ret'usé
(les fonds pour elles ? Toujours vos resolutions sur cette
matiere ont été prises avec. urgence , ct vous avez mi;
au premier rang (les dépcnses , par antériorité sur tons
autrcs objets , 1e paiement des troupes. Est-cc done on
vain que les nialheureux rentiers partagcnt avec elles
lcur pain (le douleur ? L’cmprunt force, lcs assignats ,
les mandats, les contributions en, pays (Strangers , les
domaincs nationaux , tout est donc insutfisant? Disonl
plutot quc la source qu’on distribue imprudcmment
dans divers canaux , s’épuise , et que si l’on faisoit un
plus sage emploi des fonds publics , les services ranges
dans la premiere classe d’urgencc , nc resteroient pas
en soull'rance. »

Que les finances fixent done toutc votre sollicit ude :cha.
quejour , je le sais , vous vous en occnpez; mais il faut
bray-or ,enfin les préjugés attaches aux impéts indirects.
Lu paix , la paix , voila‘i Bur—tout le moycn do sortir (let

.l’embarras que nous éprouvons. Combien its seroient cou-

pablcsceux quivoudroient l’éloigner encore! Sans doute
il est dcs hommes qui Conservcnt 1e projct andacicux ct
criminel dc renverser la république. Il est des traitre s
(lit—on , et‘pourquoi sont—ils impunis ? Il est dcs conspi-
ratenrs , ct spourquoi ne sent-its pas connus? Il est dcs

 

 Ioix , et pourquoi ne sont—elles pas exéCulé‘es ? Non ,
jamais les dél'cnseurs de la p‘atric no croiront que le corps
législalif soil opposé-a la paix! Qui plus que nous a ma-
nifesté le désir dc l’avoir '? L’histoire examiners. si leg

(4)

r r ‘ v _ ‘ 3 ‘ -
ovcncmens qui se sout passes (—11 Italic 11 out pas contri—_

bué a on relarderlaconclusion; mais la France peuL~clle
accuser sea généraux de la liberté do plusieurs millions
d’homines; cl lorsqu’ils sont librcs , peut—elle‘lcur refu—
ser son alliance ctson amitié? Votre conimlssion est cew
pendantloin do vous proposer l’approbation , et lnénie
dc proposer lc silence sur cos événcniens. ‘ .
dirccioirc a outrc—passé ses pouvou‘s. 'Sl la guerre
faitc aux élals d’lialie, qui a pu la (léclargrisans
votrc aveu ? Si dcs traitors de commerce ou dc subsides
ont été passés , qui a pu lc fairc sans votrc approbation 2‘
Les états d’Ilalie no seront les, alliés de la France , que
I l’aurezprononcé : leur gouvernemcnt sera
I ui , tant que’ les trailés

~.

‘a été

quand vous
,équivoque , lcur liberté sans app .
n’auront pas élé approuvés dans cette cnccmten

On a craiiit que le directon‘e no fut ac—
lc corps législalif ne fut attaqué.
droit du corps logis—

Jc poursuis.
cusé : on a craint quc
L’accusation dudirec’toir'c est un
lalif: s’il avoit des motifs pour la prouoncer; il 16 feroit
’sans craiutc, sans fl’échir. Mais lc corps législalif atta—
qué ! qui lo pourroit ? quclques brigands ? L.c souvenir
‘de leurs (Zél'aitcs passées est la pour leur servrr de lccon.
Les soldats '? Jamais on no lesvit marcher sous lcs dra—
pcaux des assassins. Le directoirc? ch parcille idée
Jl’a pu nous arrétcr : son intérét lui—niémc s’y oppose.
Au surplus , vous trouvericz dans voch courage et votre
sagesseicdes ressources extraordinaircs.

Tliibaudcau fait ici appel a l’union et £1 la concordc.
II invite el. los rcprésentans ct’lcs directeurs £1 sc rnettre
cn gardc contre lcs cxagérés de tous les partis qui ne
chorchent 'a les aigrir que pour les précipilcr dans une
catastrophe qui lcs écraseroit tous. En retragant , pour—
suit—il , co quc le message du directoirc a d’inconvcnant
dans l’c‘nscmble, d’cxagéré dans ses détails,, d’amer dans
son style ,’ nous n’avons pas voulu dormer aux factions
am nouvel alimenl. 'L’hommc dc la loi n?cst pas cclui
de la passion. En vain nos cnnemis communs nu'vlitent
la ruine do la répulilique. La républiquc a jetté dc pro—
fondcs racines , cllo a vicilli an milieu des oragcs , et
ellc n’appartient plus in la gi'mération préscnle. Les nou—
veaux dangers qni la mcnavcroicnt ne scrviroient qu’a
:monlifer (le nouvcau sa force. Chaque pouvoirrentrera
dans sa place , si‘quelqucs liommes out voulu la dé—
passer, ils y scront rcportés , ils y scronl limis.

Etvuus , citoynns soldals , vous qu’il faut censurer
au‘jourd’hui , mais qu’il faut admirer louiours , croycz
quo la lilicrté cst i'ci (lit-Fondue par vos amis. Le corps
législalifcst la citadcllc do la constitution: vous voulcz
mourir pour cllc _, cl vous allicz l’assiégcr‘! Quc sa voix
so lasso toujours cntcudurc parmi vous, et en- rcnlrant
dans vos layers vous la rctronverez cimcnlée dc votre
sang , ct. convcrle dc voa trioniphes. ‘

Thibaudcau termine en préscntant (lcux projrls dc
’résolulion. '

Le premier tend a (léolarcr quc tons complots, lous
délils contrc la'constikition , lc corps législatif, ct lo
(lirm'toire , .sont do la oompn’dencc du tribunal criniincl
(In lien on siege lc corps législatil', quc lcs pic‘icuus

um n no 14::-

Bc l’imprimcric dc LE NOR MANY, r‘uc' dos Pi‘étrez-Saint-Gergnaimlflxm

seront’ dénoncés d’oflicc par l’accusateur public ; mail;
que neanmoius ils auront la faculté dc recuser le tri~
bunal , ct que celui devant lequcl ils seront traduits
dans ce cas, scra désigné par le tribunal dc cassatio'n.

Losccond a pour .obchde déclarer— délit‘toute réunion
do militaircs a l’effet de délibérer dans d’aulres Circons—
tances quo cclles determinécs par laloi , dc punir comme
acte séditicux tout envoi sous titre d’adrcsse , par un
corps dc troupes aun aulrc corps ou aux autorités civiles.
et de déterniiner les peines qui deVront'étrc infligéeé
aux provocateurs des rc'unions ct signataires d’adresscs
sun'anl la gravité des cas. ’

Lo conscrl ordonne l’irnpressionét l’ajournement.

(JONSEIL DES ANCIENS.
- . Séance du 4.

Le conselli sur‘le rapport d’ime commission ap-
prouve une resolution du 27 thermidor. qui met dcs
ionds a la disposition du ministre de la justice,

gitgdella qui avoi’t demandé la parole hier, 51 la.
jgajdjlpufapport doTrongon—Ducoudray , l’obticnt au—

Il arle )enda ' " ' '
foiblePsse d; sa voli; 1101;513:513st fling] ,flannt que_ la

. p , one , 5a patrie ,
perinettent do 1 enlendre ; ce n’esl que lorsque lcs inbor—
ruptions l’ont obligé d’élcver la voix qu’il a ét'
tendu. _ J 6 en‘

.11 a justifié lo dircctoire du reproche qu’on lui avoit
fart ‘d’att’cntcr a la'constitution; son intérét scul l’en
aurortpdeloouruc, (lit—11; car hors de la constitution
pornt dc direcloire'; il irouve qu’il a donné une Preuvé
de franchise et de )loyaulé dans ses explications et dans
les inqulotudcs qu 1‘1 :1 manifeslées sur la situation de
la repubhque': de l’autre COté , dit—il , on veut des clo—
ol‘ies , une religion qua nous a valu la Saint—Barthelem
et les guerrcs des liuguenots et des albiKTeois - on ION-a):
nisc uno garde nationalc a grands frajsb; conime siD

Goupll, ll‘Iurairc, Larmagnac et plusieurs auti'es
mcmores.demandent ici qua l’opinant qui parle contra
la loi qul a organisé la' gardc nationalc, soit ra cllé
ii l’ordre; 061UL‘Cl répond qu’il ne commit Pas cctlffloi
Jc n’accusc pas lc couscil des anciens , dit—il. .

I’Vlusieurs voix: N’accuscz pas non plus cclui dos 500.

Lilauellalz 0n rztppello los émigrés. . . . . do violcns
murmurcs colalcnt; on dcmandc vivemcnt quc Pool-
nant soxt rappellé a l’ordre. Jc parlc , (lit—ll dos éiiii-
grés dc Toulon ct duBas-Bhin. —-—Hé bicn, cjc sont dcs
fugitifs , (lit-on; fugilil}; , si Vous voulcz. Malrrré tous
ces dos-mikes , je ne (liasespére. pas du salut pdblic - je
me plans a crorre quc par unc marche. imposanlc ct i‘é—
lléclne , 1c conscil des anciens se conciliera l’opinion
publique. Nouveaux niurmurcs.

. ()n .dcmandc qua l‘e conscil soit consulté‘pour savoir
SI ll’opinant continuora. Colic proposition excite beau—
coup dc lumulte ct dc liruil; cnlin , Citadella acliéve
son discoursmian‘ouvc quc l’on met dcs enlriivcs a la
paix , cn refusan‘r '(l‘es fonds pour continucr la que’rrc.

L .

ll [ermine cu InVitant toulcs lcs autorilés a l’union.

Pour [flute rlcponse 5: cc manilizsle du corscjacohin ,
‘ v - ' v - - ~
on ilppfiel a. a tribune skggnlol , qui failuu rap-port
sur a use ulion du :15 nlessulor , rclalive au mod?) dc
)ugcmcnt dos olH’CIers généraux. Elle csl approuvée.

J. ll. A. POUJALDEAL.
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X-srruf s , u". 42,