xt7b5m628772 https://exploreuk.uky.edu/dips/xt7b5m628772/data/mets.xml Fontenai abbé de (Louis-Abel de Bonafons) 1737-1845 France Fontenai abbé de (Louis-Abel de Bonafons) 1737-1845 1792-03-11 This bulletin is part of a collection of newspapers and journals published during the French Revolution, collated by unknown person, representing both sides of the revolution. Call Number Rare Books: AP20 .R235 bulletins Rare Books: AP20 .R235 French Au Bureau du Journal general de France ou affiches, Paris, 1785-1831  This digital resource may be freely searched and displayed in accordance with U. S. copyright laws French Revolution publications France. Assemblée nationale législative (1791-1792) France -- History -- Revolution, 1789-1915 Supplement à la Feuille du Dimance, 11 March 1792 text Supplement à la Feuille du Dimance, 11 March 1792 1792 1792-03-11 2023 true xt7b5m628772 section xt7b5m628772  

f‘.

 

N° 71 1171's.. C 189 ]

 

 

 

 

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S UPPLEMENT (i la Feuille du Dimanche z z Ilia/31792.

 

AVIS INTERESSANT.

Pour qu’il nc fc {all}: dorénavant aucun retard dans 1c fervicc dc nos Bureaux, nous nous fommc: détcrmine’s 5
fair: fairc, a datér du r“ Fc'vricr, um: double compofition, malgrc’ l’cxccffive augmentation dc la main-d‘aauvrc. Cc
{acriHCC., fait :1 l’utilitc’ publique, nc nous cngngcra pas a angmcnter lc prix de ce Journal, qui rellera loujours fixe’, POUR
PARIS, 21 30 liv. pour an an ; :‘z 15 llv. pour fix mois; 6' 1‘1 9 liv. pour trais mois.

Lc prix, POUR LA PROVINCE, ell: fixc' a 36 liv. pou‘r an an; 31 15' liv. pour fix mois; 6' 1‘1 10 liv. pour troi: mois.
Le prix des Obfervations'mdte’orologiques all dc 3 liv. pour douze mois , lorl‘qu’onlc’s prcnd avec la Journal; 8: de 4 liv. zafols,
lorl‘qu’on les prend feparc’mcnt.

L’cmprcfl'cmcnx des Auteur—s, Inventeurs , Attilles 8: autres, a donner 31 lcurs Extraiu, Avis, Annonccs, kc. I‘a publi-
cité dont jouit notrc Journal, nous deviant tous les jours nn obfiaclc pour i'atisfairc tout Ie mondc , quoique nous n’ayous
pa: craint, jufqu’i prélcnt, dc dormer plufieurs Sup Iémens. Dans la vuc dc nous prétcr aux defirs dn Public, nous
propofons a tous ccux qui voudroient faire infe’rer es Extraits, Avis, Annonccs, SIC. dc dunner, a lcurs frais, un
SUIPLEMENT uniquemcnt defiiné a ccs objcts. Ccs Avis, re’pandus an nombre dey mill: exemplrzircs, en nous chargcant dc
tous__les l‘rais de pofie 8c auues, rcviendroicnt: Pour cinq lignes, dc méme caraél'erc 8c mémc jullification que dans notre
Journal, 21 2 liv. zofols. Dc 5 21 10 lignes, le prix feroit dc 512v),- de re 21 15 lignes, 7 liv. 10f. ; de 15 P; 20 lignea, 101217.;
dc no (‘2 25 lignes, 12 liv. zof. ; de 25 21 30 ligncs, 15 liv. ,- de 30 11 35 legneh z7li1’- 10f-; d6 35 51 4e lignes; lo liw ,-
1: 4o (‘1 45 Zignes , 22 liv. to f. ; de 45 22 5o lignes, :5 liv. ,- de 501‘! 55 llgMS, 17 (1'1" 10 f- ; de 55 31 6o ligncs, 30 liv. ,-
de 6'0 1‘1 65 ligncs, 32 liv. 10 f. ‘

On s’adrcfl'cra, pour tout c: qui concernc la Soufcription 8c le fervrcc dc ce Journal, rue Tarannc, n° 55, au DrngC-i
r'l‘BUR DU JOURNAL GENERAL, PAR M. FONTENAI; 8c pour cc qui ell dc la re‘daflion, on m: l’adreiTera qu’a M. Fonrraxn,
méme adrcffc. M. CAMUS, Direflcur de l"Imprimcrie du Journal, mémc adrelfc, recevra touslcs Avis , Extraits 5c Annonccs
a inférer dans le Supple’ment. ' -

Toutcs les lettres non affranchicx, rcfleront‘p rebut, at no fcront pas retite’cs dc la Pol‘tc. 0n ne fer: jamais ufagc dcs

 

Lcttres non fign‘c’es.

 

MELANGEs

' Réflexionr fur lc Décrct contre le: Frangois
Enzigranx

JE vicns dc lire le Décret contre les Francois
émigrans, du nombre defquels j’ai l’honneur d’étre.
Ce Décret m’a furpris , non pas en vérité que je
me confiaflc en la jufiice des quatre ou cinq cens
individus qui’ compofent aujourd’hui, ce que l’on
appellc en France l’Afl‘emblée Nationale; mais ils
avoient déji prisfl taut de précautions pour nous
couper lcs Vivrcs , l’argent étoit ii adroitemcnt
intercepté 'a In fortie du Royaume , lcs penfiOn-
naircs 8: ccux méme des créanciers dc l’Etat.quc
l’on compte parmi nous , étoientfi bien dépouillés ,
la plupart de nos pofi'eflions étoxent ravagées avec
tant do zéle , que je commengois a nous trouver
ail'cz punis. D’ailleurs , fl d’avoir dérobé nos tétes
au fer dés afTaflins , fi d’avoir cherché fous un ciel
étranger , Ies fentimens d’humanité , les Loix pro—
teflrices qui n’exilloicnt plus pour nous dans no-
tre Patric , étoit un crime qui méritflt de nou-
Velles rigueurs; le plus tzAtzgufle Se’mzz de Z’Unipers,
comme il s’appelle lui-meme, ne dcvoit pas pour
cela , fc dépouillant d’un refle dc pudcur , Contra-
ricr fcs propres Loix , d’unc manicrc aufli notoire.Il
pouVoit, fe conduifant d’aprés les principes qui l’ont
dirigé tant dc fois , refpeéler )ufqu’i un certain
point, la philofoplaie 85 l’humanité dans les Décrets
defiinés Fala publicité, en méme temps que des let-
trcs fccrettes auroient expliqué , modifié, ou mémc
annullé les claufcs dc ccs Décrcts dont nous aurions
pu tirer quelque avantagc. Les Sam—Culotte: , on

C: qui nc vaut pas mieux, les Clubifies , ont prouvé
leur favoir faire. Ils cntendent ‘a demi—mot; our
volcr ,“pour incendier , ils n’ont pas befoin ’au—
zrrrifation légale. Un fimple billet dc Chap. ....

'ou dc tel ‘autre Député ,‘ a plus d'une fois fuffi.

Or donc , puifqu’ils ne font pa‘s devenus forupu—
lcux , pourqnoi ne pas s’en i-cpofer fur leur bonnc.
volonté 2 notre ruine n’cn a‘uroit pas été moins
prompte 5 la hainc des cinq cens n’en auroit pas
été moins fatisfaite. Leur démarche all done
mal-adroite ‘i tous égards; elle les couvre d’un
nouvel opprobre aux! YCUJE dc toute l’Eu_rope.
Avcc quelque generofite que nous aient ac~
CUC‘llI tous les Peuples chez lefquels nous fommcs
aujourd’hui difpcrfés , nc croyez pas ce endant
que je m’abul‘e fur leurs fentimens. Je n’o e croirc
qu’ils puilfent fentir toutc l’étendue dc nos mal—
heurs, 85 parce qu’ils n’en ont jamais éprouvé
dc parcils , 85 parce que , méme dans les ames les
plus compatifl‘antes , la pitié décroit 51 mclurc
qn’elle s’cxerce fur des objets plus éloianés. Des
hommcs heureux , tranquilles , gouvernes par des
Nagillrats intégres, fe formant difficilement une
idée du dégré dc perverfité dont eff fufceptible
lc coeur humain. Joignez 51 cela que les Membres
du parti qui domino en France, réunifl'ant tous
lcs pouvoirs , puil‘unt 21 volonté dans le 'I‘réfor
public, ont tous moyens de féduire lcs bouches
dcla chomméc. Le mcnfonge enrichitsla vérité
expcfc Si mille périls. Si quclques Journaliflcs‘
out allez dc vertus pour réfiller aux promellcs
ainfi qu’aux mcnaces, ils font afl‘urément bi'en
pcu nombrcux , 8c _ceux-la meme nc peuvent faire
connortre la fituation dc la France que d’une ma-
niérc trés-incomplctte. 115 me peuvent rcndrc‘

 

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compte de tous les Faits. Que dis-fie {ils en igno-
rent 121 dix milliéme partie. Le )oug a. été
aggravé l'ur nos tétes zivcc taut de burbarie,
quit pcine ofoit—on fe plaindrc. Tel dont la. malfon
a eté incendiée, :iuroit , :‘z coup fur, péri fous
1c poignzird des all‘allins , s’il Livoit rendu publique
.‘l'on infortune.

Malgré €6th , les hommes feiifés de tous les'pays
en fervent all‘ez pour ‘que le régimc Franeois
leur infpire une jnlte horreur. Cette Loi qui rap-
pclle les Emigrans; celte Loi,pour peu qn’on
ait l’efprit julte , donnc bezrucoup EL penfer. Se—
roit—il befoin de menaces , feroit~il befoin dc chi-
timent, pour nous fuire rctourner clans notre
chC-re Patric, fi les cruintes les mieux fondées ne
nous en tenoient éloigiiés. Que cliaeun s’interroge,
que chacun re'fie'chille 5t tous les liens, 51 tous les
motifs , foit d’éeonomie , foit d’agrément, foit
dihubitude , qui l’uttuehe .‘1 [on puys. Qu’il jette
enlufte les yeux fur cette foule prel'qu’innornbrablc
de Fringois qui ont abandonné le leur 5 ces Fran-
cois ne font—ils pas ales hommes eomme vous.>
comme Vous, n’ont—ils pus des znnis‘h cultiver,
des proprie’te’s 31 améliorer, des inter-ets quelcon—
ques quc conlrurie leur abfence? La pluprtrt Vi-
Voient fans ambition 8: loin des orages dc la
Cour. Combien done a été générule , combien
a été terrible la fecoulle qui les 21 deplucés.

Citoyens dc tousles pays, en réfléchill‘ant ainfi
fur les fairs incontefiubles, & par un fage emploi
des moyens que vous avez dc découvrirla Vérité,
Vous vous convuincrez que nos plaintes ne font
pas exagére’es. Si nous djl'ons qu’il faut fe défier
de ce zC-le ardent pour le bonheur des Peuples
qu’afl'eéte l’Allemblec Nutionale, l’hifioire nous
apprend que depuis Cutilina julqu’i l’hypocrite
Cromwcl, les plus cruels ennemis du genre hu-
main ont toujours employé ces memes moyens
de fédué‘tion; 1i nous difons que les Députés ont
outrepafl‘é leurs pouVoirs 85 contrarié les inten-
tions de leurs Commettans, les Décrets & les man-
dats exiflent, vous pouvez les comparer. Si nous
difons que les plus méprifables de tous les hommes
pénétroient clzms l’intérieur de nos families , qu’ils
décaehctoient nos lettres , qu’ils fouilloient nos
maifons,qu’ils vifitoient nos papiersles plus fe—
crets, ch ! ne fach-vous pas quc la tyrannie ,
toujours foupconnenfe , VOit fans cell's l’c’pée fa‘
tale; ne faVvaous pas qu’il cxif‘te nn Comité
inquilitorial, 8c ('e Comité ne fuppofe—t-il pas
liéccilairenient, foit dans la Capitale , foitdans les
provinces, une armée prefque innombrable , 8c
d’efgions 8:. de vils Délateurs.

n connoit les atteintes portées 21 In Religion

(1:: nos Peres fous le fpécieux prétexte de réfor-
mier les abus. Les honneurs de’eernés au plus im-
pie de nOs Ecrivains, fixent , mieux que tout ce
ue _;e pourrois dire, l’opinion publique fur les
icntimcns cle nos Legiflateurs , 8c l’on devine ai—
fément par la retraite forcéc des Eccléfiafiiques
vertueux,quclles indignes mains exereent aujour—
(l’liui chez nous les fonftions les plus faerées.
Qh! fijamais quelque recueil fidéle vous oflre l’en~
icmble de tous les fziits atroees qui caraétérifent

la. perfécution qu’efiuie I’Eglife de France, 11 ja-

[7.9.0]

nmis l’on vous conte 1a maiefié des temples viole’c,
les autels renverl‘és , leurs Minifires en lmtte aux
fur-curs d’hordes facrileges , les Citoyens paifibles
arrachés del’zlfyle facré on ils faifoient des voeux
pour le retour dc l’ordre, les femmes enccintes
meurtrics , déchirécs , expirunt fous le fouet bar—
bure , &' les dépolituires de l’Au‘torité combinant
leurs fecours de muniére qu’ils étoient toujours
tardifs , 8c les auteurs de ces infumies toujours im-
punis, toujours préts 51 commettre dc nouvelles
violences. Alors ,-homme jullc tk' fcnfible , qui que
vous foyez, l’indignution 8:1upitié agiteront votre
coenr 5 nmis ,malgré votre répugunce , Vous croirez
toutes ces horreurs, puilque vous fuvez que des
mains mulhubiles on perverl'es ont verlé la licence
épleine coupe furvingt millions Jhommes; qu’elles
ont détruit toutes les loix, toutes les opinions
utiles 3 qu’elles out Oté toute epr-(e de frein 31
l’un des Peuples les plus corrcmpus d’Europe.
Confultez ceux des v6tres qui ont voyage p21;rini
nous; qu’ils vous pcigncnt les fctznduleufes Séunees
de l’Afi‘emblée Nationule 5 qu’ils vous répétent
le maximes atroceg , les panégyriques de tous les
forfziits qui journellement iouillent les Tribuness
& je le dis encore , gueun réc1t , quelque affreux
qu‘ilfoit, ne pourra Vouslurprendre. ,

Et c’e ~--pour nous rc1etter duns cette terre
abreuvée ‘ ii fang de nos tréres , de nos parens,
de nos amis, qu’on veut nOus arracher dc nos
afyles !

lls difent que les devoirs. font réciproques,
qu’on ne protégera plus nos propriétés , fi nous
ne concourons nous—mémes 31 la détenfe générale.
Miférzibles! dans quelle circonfianee nous avez—
vous done fecourus! Etoit—ce lorfque la flamme
dévoroit les titres de nos poffeffions ? Etoit—ee
lorfque nos maifons s’écrouloient fous l’effort des
brigands falariés 9 Etoit—ce lorfque nos parens 85
nos amis, torturés par vos forcenés yertueux,
expiroient dams d’affreufes douleurs P Elton—cc alors
que des danfes barbares infultorent aileur‘s der-
niers foupirs , on que des tigres avaloxentalongs
traits le fang des malheureufes viétimes? Ah!
l’Europe fait comment‘vous ailez accueilli nos
jul‘tes plaintes, tantot n’y trouvant lien 51 déli-
bérer,tant6t par une dérifion amére les renvoyant
~21 l’infortuné Monarque qui ne peut venger {es
propres injures, tantét les. étoufl‘ant par les fé—
roces applaudiflemens prodigués fans pudeur 3: no;
bourreaux. . . ,

Il eft un fait que je ne faurois rendre trop
public , parce qu’il peint mieux que tous les dif~
cours , l’efprit dc l’AiTemblée Nationale. Dans
l’inftant méme, on fous des peines fi févéres, elle
enjoint 2‘1 tous les Francois expatriés de vole; au
fecours de laConRitution , dans cet inflzmt méme ,
on enléve toute efpéce d’armes aux Gentilshommes
refie’s en France. Ou l’AlTemblée ignore cette ma-
noeuvre , ou elle ne l’ignore pas : dans le premier
c215 , quels font done ccs Adminifirateurs uuxquels
échappcnt les faits les plus notoires .> fi au con-
traire, comme jl ell He‘s-probable , on agit en
vertu d’ordres fecrets, alors , plus nombreux 8:
par conféquent plus redoutés , l’on nous défzirme—
IOIt aufli. Cc n’cfl donc pas pour combattre clu’ou

 

L-‘de 6.3 w. 5

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nous appelle ; ce n’eft pas non plus pour la com—
ofition des Affemblées Eleétorales. Puifque toutes
Yes fois que nous nous y fommes préfcntés , on
nous en a chaifé avec outrage. Pourquoi ell—cc
done? C’eft parce que la rage dc nos perfécutenrs
n’eft pas afi‘ouvie. Ils veulent nous livrer fans‘
défenfe, Sc pour ainfi dire pieds 8c poings liésentre
les mains de leurs fatcllites. Ils veulent, coulom-
mant leurs defieins barbares, exterminer ce qui
ref’te de la Noblell‘e Francoife. Si vous ne voulez.
pas m’en croire, croyez dumoins leurspropres dif—
cours ,écouteg les criant-ka qui veut les entendre, que
notre fang n’eft pas fi précieux qu’on ne puiile
bien le vex-fer fans remordsi lifez ,lifez, les écrits
de nos adverfaires, non pas des écrits obfcurs ,
mais fignés, 8: dont les Auteurs, fiers de leur
infamie , marchent la téte leve’e , 8c foutles plus
chers confidens de nos tyrans. Telle eft notre dé—
plorable fituation: d’nn cote , l’AITemblée Natio—
nalc nous annonce la confifcation de nos biens,
fi nous ne l‘ommes pas en France a une certaine
époque; de l’antre, fi nous y rentrons , les Clu-
biftes, encourages par des Membres de cette AIR-2m-
blée qui ont le plus de credit, nous menancent
d’une mort certaine. Ne vous femble—t—il pas en—
tendre Cartonchc, jilrant qu’il poignardera ceux

' qu’il Vientde devalil'er , fl cette troupe defiinée 51

prote’ger l’innocence, ellaie de rétablir l’or’dre
trouble par les .brigandages? ‘

A ces raiions majenres qui empéchent le rev
tour des Emigrans Francois, j’en pourrois ajou—
ter beauconp d’autres. Je pourrois donner mille
preuves nouvelles, 86 non, moins folidcs, de la
barbaric 85 de l’abfurdité de cettc Loi, par la—
quelle on nous rappelle dans un pays on l’on
nous a refufé, on l’on nous refuferoit encore,

" jene dis pas de vaius honneurs, mais les fecours

que l’ondoit a tous les hommes 5 on ,dans les plus
preil'ans dangers, les Magiftrats n’ont repondu :1
nos plus Vives follicitations que par d’infultantes
railleries; on plus d’une fois ils nOus out puni
pour avoig repoul’fé des attaques meurtriéresg 10a,
quand meme, ce qui neft pas, ils voudrment
nous protéger , ils ne le pourr01ent , tant ils ont
déforganifé l’Empire. Les frais de nouveaux éta—
blillemenS, des engagemens onéreux , 85 de lon-
gue durée, contraftés avec nos nouveaux Hotes,
les dépenfes de tonte efpéce, fuites inévitables de
none exil, ont épuifé le peu d’ar ent, que les
rapines nous avoient laillé. Get 01)! acle fen} fuf-
firoit pour retenir les trois quarts des Emigrans.
Puilqu’on vouloit les fixer 5.1a portée des poig—
nards, pnifqu’on vouloit leur faire une prifon
de cette terre on You dit que tous les hommes
font libres , il ne falloit pas les en laiifer fortir.
' Notrc fé'our dans les pays étrangers, dites—vous
infpire de la defiance. Eh‘. nous fonpgonnieL—vous
moins alors-que nous étions en France. N’éprou—
Viez—vous pas des—lors toutes les allarmes eilen—
tiellement attachées :‘1 la tyrannie? Deux ou trors
amis, ou fouvent meme les membres d’nne fa—
mille pouvoient-ils fe rénnir fans vous cauier
de l’ombrage :n’aviez-vous pas des-lors tout l’at—
tirail inquiiitorial , des Juges choiiis tout exprés,
dcs efpions, des délatenrs, race iufame , que les

[29:]

Néron & les Caligula ,' 8: tous les monftres
qui ont deshonoré le Tréne , mépru'oient alors
meme qu’elle les fervoit, 85 quc vous feuls, par
un horrible renverfement d’idées, avez elTayé d’eno
noblir......,.

En. voila bien aflcz fur cet article, je vais
terminer cet écrit; qu’on me permette feulement
enlcore quelques refléxions.

Iout I; monde fait avec quelle facilité des
caufcs meme e’trangéres, développent ces ermes
de corruption que récelent les corps les p us ro-—'
bultes. Tel s’affoiblit 8c meurt qui pendant long—
ternps auroit confervé nne fanté fioriifante, (1 Ion
v01fin n’avoit pas été malade. 11 en cit ainfi du
mal qui dévore la France. Aucun Peuple de l’Eu-
rope n’étoit peut-étre ailez corrompu pour lui
dormer naifi'ance. Aucun n’a ni ne peut avoir une
aflez bonne Confiitution, pour n’en étre pas fuf-
ceptible. Perfonne n’ignore combien cherche a
le re'pandre, l’AITemblée Nationale. Malgré des
proteftations pacifi ues , *on ne s’abftient de nuire
qu’alors qu’on ne e pent faire: 8: par des pré—
dicans , Sc par desinfinuaiions perfides, on ell‘aie
d’occafionner dans tous les pays, les ravages que
le de'faut d’argent, 8c de troupes difciplinées ne
permettent pas de faire autremeut.,Par ce que l’Af—
femblée a fait dés fon origine 8c dans l’inltant de fa.
plus grande foiblelle, on pent juger de ce qu’elle
fera, fi jamaisfa Puiflance s’afi‘ermit.

L’on convient ge’néralement que tous les Sou-
verains font intéreilés a de’truire ce foyer pefti-
lentiel. Moi, je dis plus’: je dis que toutes les
clalles de Citoyens y font également intéreflées.

Les promeiles de l’AlTemblée Nationale font
magnifiques , je 1e fais -. mais j’en appelle a Year—
périence. Les malhenrs {Avignon , fes campagnes
n’aguére fi floriflantes, aujonrd’hni delléchées par le
fouflle empoifonne de l’efprit novateur, aujour-
d’hui , couvertes de ruines , de brigands , de fang
8: de carnage: quelle legon‘. quel exemple pour
tous les Peuplesl j’y joindrai celui de ma trifle
Patric. -

Penple de l‘Europe ne vous laiiTez pas féduirc
par l’enthoufiafme prétendn des Francois. On mul—
tiplie les adreiles l'anatiques; mais on me vous dit
pas qu’elles font fabriquées dans les Clubs, c’eft-a-
dire, dans des Sociétés , ou la plupart des Villes
les plus peuplées comptcnt a peine fept a hnit cens
individuss 8: de quelle efpéce , grand Dieu !
A ces applaudillemens , dont s’enorgueillit la.
Confiitntion , j’oppofe le morne filcnce de tunt
de milliers de Citoyens; les murmures de nos
campagnes, les flots de fang quel’on fait couler
pour établir un culte impie. Qui veut connoitre
les vraies difpofitions d’une Nation, ne doit upas
s’arréter aux parades, aux cérémonies de com~
mande. Tel ale défel'poir dans le coeur, qui ce-
pendant illumine fa maifon; tel cache fon arif—
tocratie fous l’uniforme dc Garde Nationale: &
quand je réfléchis a l’inconcevable foiblell‘e dc: ceux
qu’on appelle les gens de bien , au pen de l'oinqu’ils.
prennent dc fe concertcr enfemble, 31 l’avam .ge
que tout cela donne 31 des hommes antl'acieur' 8c
a&ifs,quelque foible que foit leur nombre; J’ol’c-
rois prefqu’affirmer que- les deux tiers au moins de

 

 

 

 ccux qui Voyuicn'r rcconduire notre inforLuné Mo-
narquc dans la prilon, auroicnt brifé fes fcrs, s’ils
avoient ol‘é filivre l’impulfion de leurs coeurs.

Quand il fcroit \rrai que beaucoup de Francois
crzrignilfent une contre-révolution , les uns parce
que , fouillés de crimes, ils redoutent de jufies
chatimensg les autrcs, parce que, comme Vous l’i-
maginez bicn, 0n emploie toute fortes de rules
pour leur perfuader u’ils feront enveloppés dans
la. punition des lcélerats, ou tout finiplement,
parce qu’apres taut 8: de fr Vives convulfions,
une nouvclle fecouiTC meme faluLaire les chraie,
*en faudroit-il conclure que‘ leur pofition a&uclle
fut heureufe? Qui pourroit, je vous prie, gouter
le bonheur dans un pays 011 la haine, la fureur,
la’crainte, les trifies foupcons, 011 tous les femi—
timens‘pc’nibles déchirent les coeurs, 01‘1 1e com-
merce elk anéanti, ou l’indufirie n’a plus d’afti-
vite’, 01‘: le flumbeau des furies a confumé toutes
les reffources. Peuples de l’Europe , puifl'e le Ciel,
pour prix dc l’hofpitalité génereufe que vous avez
exercé cnvers n0us,vous preferver a jamais de
ces apotres foi—difant philofophes, qui, le fer 8:
la flamme a la main , préchent l’inhumanité, qui ,
femblubles a l’impolleur de la Mecque, promettent
une félicité chimérique, & accablent de malheurs
trop réels; qui, profitant feuls de l’anarchie qu’ils
ont fait naitre , envient a fcs inalheureufes Vic—
times jufqu’z‘l la trifle confolation dc l’exil du 18
Juillet. .

 

 

AVIS DIVERS.

Almzale: (Zn .Midi de la France. Journal Politique,
rédigé par Z’Abbé dc Lange'x, avcc CCtte épi-
graphe : Vimm impenderc I’C’I'O.

Ce Journal paroitra le Samedi de chaque fe-
maine :‘1 compter du 1'3r Sumedi du mois de Mars
1792. Chaquc nume’ro feta compofé de 110 pages
in—8° , qui pourront former 4 volumes par année.

Pour céder aux defirs quc plufieurs perfonnes
out: témoigné 31 l’auteur, ildonnerafi la fin de chaque
mois, un fupplément 31 fon Journal, qui con-
tiendra 1e réfumé dc l’hilroire de la revolution
:1 Marfeille jufqu’a ce jour.

Le prix de l’abonncment pour Marfeille ell de
27 liv. par année; de 16 liv. pour 6 mois; &de
9 IN. pour 5 moisg 8e pour le refie du Royaume,
de 35 liV. par année; de 20 liv. pour 6 mois;
8: de 11 liv. pour 3 mois. Les abonnés recevront
tous les envois francs de port par la Polle.

Le; lettres d’avis & l’argent, ainfi que tous
les envois quelconques , feront adrelTés, francs de
porL , 5. 1%. Pierre Veg/1.11, Libraire , d [a szzze‘
bie're , maffunfiziflmt win all Qzuzi Zl’Ionfiem‘, n"
6, (l .Marfeille. On peut encore s’abonner au
Bureau de toutes les l’ofics , & chez tous les Li—
braires des principales Villas du Royaume.

M. Thor-in , Jugc dc. Paix du Canton de Blé-
rancourt, Vicnt de faire un afte dc générofité .8:
dc bicnfaifancc tout-fi—la-fois, cn renongant au
truitement attache 51 fa placetk le faifant Verfer
clans le fein des pauvres l’aroifl'cs voifines: i1
écrivit une lettre honnéte aux Cures de ces P21-
1‘0ilTes, en les priant de vouloir bien fe charger
de la diflribution de ccs deniers.

Nous recommandons, d’aprés une c011noiITance
perfonuelle , 1e fieur Herbelin , demeurant rue
Beaubourg' N° 12, qui a travaillé feize ans comma
Clerc de Notaire 2. Paris, il fe charge des objets
ci—aprES mentionnés,

1°. De la recette des rentes fur l’Etat ,fur Par<
ticuliers, 8: du recouvrement de toutes créances,
memes litigieufes;

‘ 2°. De la liquidation des Charges, Maitrifes,
Creances arrierées fur l’Etat, 8.: cautionnemens
des Employés dans les Compagnies de Finances;

5°. De la fuite de toutes operations de Suc—
ceflions;

4°. De la ne’gociation de toutes afi‘aires 21 fin
d’arrangement 8: dc tranfaéhon;

5°. De faire rendre compte 2‘1 toutes perfonnes
de la gefiion dont elles ont éte chargéesg '

6°. Et enfin , de faire faire aParis , pour toutes
fortcs d’afi‘aires, toutes pourfuites nécelfaires.

Pour les honnoraires, 1e {ieur Herbelin prend,

1°. Pour la recette , trois deniers pour livres;

2°. Pour la liquidationlde tous objets: favoir,
pour ceux de 50001iv.,& au—delfous, trois quarts
pour cent; pour ceux au—rielfus de 3000 livres,
jufqu’z‘z 10000 liv., du derni pour cent, 8: pour
ceux au-deilus de 10000 livres, un quart pour
cent.

A l’égard des honoraires de toutes les autres
afi'aires , ‘1 e11 laiffe fes Commettans les ar~
bitres, d’aprés le détail des foins qu’ils auront
ezigés.

CABINET DE CONFIANCE, 01‘1 l’on fe charge de
la {uite des affaires dc tout genre qui pcuvent
intérelTer a Paris‘ 85 dans les lieux circonvoifins,
principalement de celles qui demandentles lumiéres
des Jurifconfulles ou les démarches d’Agens furs.

Les perfonncs qui defireront y dépoferle foin
de leurs intéréts font pri es de s’adrefi‘er foit 31
M. DOSSEUR, rue Bourbon , fauxbourg’ Saint-Ger-
main , n° 162, pres la rue des Saints-Peres, chez
qui lera'le Cabinecdc Confiance, foit a M. Dos-
MOND , Jeune , quai Pelletler , 11° 45.

BELLE‘TCU‘C , bien batie :‘1 trois lieues d’Amiens,
avcc Chateau , 85 beau chemin pour )7 arriver,
produifant 11,500., fuivant liétat que l’on trou-
Vera dans l’Etude de M6 Rafieneau de Lille , NO-
taire , rue Montmartre , NW. 55 Be 174.

 

 

 

 

 

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n 01'. ‘cri 31 Mix our cu ourna en 5 a re an I‘nAxc 1) -.1’0 1 J 21 . c ircoezzr u ourrza c'nu’ra , mr . 1’ .1\ ,

Ofltl’ ,p J l, ’dfft, r111“ JlIZD 7 d] lg l] jlfFO\TF’AI
ruc Tarannc, no 33, Fauxb. S. Germain. Le prix dc la Soufcnptxou‘cll, pour 1111 an, dc 3o lw. pour Paris, 3% 361513 penu- la
Province ; il all, pour iix mois, dc z5liv.pour_1’xzrisJ &: 18liv. pour la Provmcc,’ 52 deg 11v. Pour 5moxspour1’aris;& dc zo 1w.

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