xt7f1v5bgj21 https://exploreuk.uky.edu/dips/xt7f1v5bgj21/data/mets.xml Fontenai abbé de (Louis-Abel de Bonafons) 1737-1833 France Fontenai abbé de (Louis-Abel de Bonafons) 1737-1833 1792-02-29 This bulletin is part of a collection of newspapers and journals published during the French Revolution, collated by unknown person, representing both sides of the revolution. Call Number Rare Books: AP20 .R235 bulletins Rare Books: AP20 .R235 French Au Bureau du Journal general de France ou affiches, Paris, 1785-1819  This digital resource may be freely searched and displayed in accordance with U. S. copyright laws French Revolution publications France. Assemblée nationale législative (1791-1792) France -- History -- Revolution, 1789-1903 Journal Général de France, 29 February 1792 text Journal Général de France, 29 February 1792 1792 1792-02-29 2023 true xt7f1v5bgj21 section xt7f1v5bgj21      

  
  
   

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NALGENERAL,

PAR M. FONTENAI.

H Du Mercfedi

Assn-MBLE'E NATIONALE.
SECONDE LéGISLA'runE.
Séance (lu AIardi 7.8 Février.

Pour la Séance de la veille i1 nous refie a par—

ler d’un fupplément de compte rendu que l’Af—

femblée avoit demande’ au Miniflre de l’Inte’rieur‘

fur l’état de la France. Ce fupplément n’a rien

de plus confolant que le premier difcours de M.

Cahier. Le Minifire efl meme un peu furpris, qu’a—

pres avoir tout dit le 18, on fut encore venu le

20 lui ordonner de tout dire.Eh bien'. s‘il faut en—

core tout dire , les nouvelles de l’intérieur n’ont

rien de confolant. Mais ce n’ef’c pas la faute de la

Confiitution. Elle eit bonne, dit le Miniftre, SC

rue-me trés—bonne; avec elle 8: par elle le Gouver-

nement marcheroit a meweille. Meis ce c’eit 71a

Conltitution meme qu’il faudroit faire marcher.

« Oh! oui; c’ef‘t n 1e m aurem, difoit un Ora—

teur en bure. Mais en attendant que cette Confli—

‘tution marche, chaque jour apporte la nouvelle

de quelque infurreétion fuivie de grands défor-‘
dres, de cruautés , de pillages 8: de férocités.

On eonnoit Celles de Noyon, de Dunkerque , de

S. Omer. Tous les Départemcns du Nord font dans

l‘inquiétude pour les fubflflances. On y craint- que

Lies grains demandés pour nos Fréres du Midi ,1
ne f‘oient pour n‘os Freres les Anglois,-- ou les

Hollandois', qui viendroient nous les revendre che-
rement; 8: ce que le Miniftre ne dit pas , on

craint méme que ces grains ne foient deflinés 3L

des approvifionnemens pour un pays on You n’en
manque pas, mais 0d certain parti feroit bien
aife d’en ramalTer :ce qu’il en faudroit pour des
armees qui fe replieroient vers fes cantons, en
abandonnant 8c_le Nord 8: le centre.

Comme 1e Peuple refifie ices cxportafions Vers
ce Midi, on les Catholiques font de'farmés, le
Mimltre propofe de‘recourir a la Pologne-, a 1’1-
talie , 31 l’Amérique; ce qui laille entrevoir qu’au-
moins on a le temps d’attcnrlre. j ..

Il propofe aufli d‘établir un cordon vers les
Alpes pour empécher‘le Cultivateur d’aller vendre
fon bled aux SaVoyards; de mettre fin a tonic
exportation par mer. Ceux de nos Généraux char-
ges d‘arreter les ennemis au Nord font fur-tout de
ce dernier avis.

Enhn 1e Minifire répond que, fila Conftitution

A

.1

29 Fe’vrier 279:.

L

116 marche pas, il n’cn eft pas coupable; qu’il a:
'domsé alTez de preuves de fon zéle civique pour
a Confiitution, puifqu’il a demandé au moins
eux cens Décrets nécell'aires pour la faire marv
Cher; qu’on ne doit pas légC-rement calmnnier
un Citoyen, quand meme il feroit Minifrre.

rOn l’accufoit de n’cnvoyer les Loix qu’au mo~=
moment 011 elles font devenues inutiles. ll vent
bien ne pas remarquer qu’une Loi , ~devenne inn~
tile dans quelques jours, eft une Loi un pen {in—
guliereg. il fe eontente d’obferver que tous lc§
quinze )0urs il a le foul d’envoyer a l’Afl‘emblé-e'
la lifts de toutes celles qu’il fait partir pour les

Départemens; que fix jours avant l’imputation ,
l’A Hemblée avoit encore regu de lui une liite affez-
nombreufe dCS'LOlX expe’piées la derniére quin—
zaine.

On ne réfifte pas :‘1 taht de civifme. La jufli-o
fication du Minifire {era imprimée. - '

Parmi les obfervations qu’on {e permet fur les
moyens de pourvoir aux fubfil’cances, nous remar-
quons cellede M. Loufialot. Cet honorable trouve
qu’ily a 10m de Nifmes a Dantzrc , dc Touloufe
en' Amérique. L’Ei‘pagne a des contrées on la ré—'
colte a été abondante. Le Minifire pourroit......
Non, non; on no vent pas du bled des Efpagnols.
C’efi la réponfe que font do longs murmures.

\ M. Brcmontier veut bien du bled Amérieain Olr
Polonois; mais notre change n’eft pas a un point
favorable. Pour compefer la perte ne pourroit—on.
pas achettcr 31 crédit pour trois ans? On a bicu
pent" que non. Le tout fiuit par demander aux Co-
mite .un nouyeau Rapport. _ A

Aujourd’hui ce font les matricules, les roles
d’impofition, les recouvremens de 91 8: 92 qui
occupent l’Afl‘embléc. M. le Rapporteur dn Comité
des Contributions fent qu’il eft bien ficheux que
le zéle pour ces contributions ne foit pas aufli
ardent que l'a été 1e zele pour la Revolution; le
projet de déeret qu’il p/réfente pour accélérer les
recouvremens , ne paroit pas futisfant a M. Jacob
Duponts ce M. Jacob , fans nous donner des moyens
bien précis, efpere au moins que l’on en tron-
Vera; qu’aV-ec un peu de patience. Nos finances fe

, rétabliront; qu’apres avoir étc' long-temps battu
par la tempéte , le vaiH‘cau dc I’Etat arrivera enfin
a bon portPleine de cet cfpoir, l’AlTembl‘éc dé~
créte l’impreflion dc ce proict.

Unc lettre des Adminiftruteurs du Bas-Rhin Vient

 

 

  

 

 

 

 

 

[242]

encore apporter la nouvelle dc nouveaux Emigrés.
Ceux—ci font trente-un Ofliciers ou Solduts d=un
Regiment de Chaffeurs, en garnifon 2‘1 Olfe’ndof.
Quelques-uns des elfets militaires, qu’ils vouloient
emporter, ont été arréte’s par un autre Regiment
qui n’a pas encore fuivi leur exemplc.

Sur cette nouvelle, 'un de nos Orateurs, Croix
de Saint—Louis , animé d’un beau zéle‘, ‘fait 11 mo—
tion exprelfc que tous les- Ofliciers, fes anciens
confréres, foient fujets 5, la meme spunition que
36's“ fi‘m‘ples S'oldhts, pour fait dc défer‘tion. M.
Albite appuie avec chaleur la motion Met-is elle
,Va dormir an Comité Militaire. -

Les Comill'aires civils écrivent d’Avignon qu’ils
Ontrencontré de grands obltacles i leur million ,
qu’ils fc font VlIS inculpés dams quelquesjournnuxs
Innis qu’ils-efpérent. qrie'liAlfernblé'e ne (les jugera,
pas, avant d’avoir appris d’eux—mémcs les. dé—‘
tails de leur conduite. ' ' A

. M. le Prélident annonce avoir regu au’ ci'om-‘

meneement de la Sézmce une dénoncizrtion en
~forme d’Adrclfe contre le Miniltrc de la Guerre;
11 recort en ce moment une lettre de M. Auilelln,

portunt 2 qu’il ell de la plus grandc importance,

que lecture foil: fuite inceffumment de ladite dé—
noncidtion. L'Alfemblée ne’croit pas :1 cette im—
portance, renvoie l’AdrelTe an Comité 8c paffe
a l’ordre dn jour. '

Unc lettre de M. du Bertrand vient l’inviter .611-
core & s’occupcr clu l‘Ort des afpirans 31 la Marine;
1a lettre ell renvoyée au Comité.

M. Quinet reprend la difcuflion fur les moyens 5L
iprendre pour le recouv‘rement de l’impot; la 1116-.

fire qu’il Icproduit encore conlifleroit en ce quc

:nul nc puiffe touche-r fon trzritement, ou exercer ‘

de fonétions publiques fans une bonne preuvc que
les Contributions foncicrc 8c mobiliere font
d’avance bien & duement payées.

M. Dubrcuil prend In parole 8c dit : << je ne
fuis qu’un bon _Agricnlteur, la fimplicilé ell mon
partage; jc vars purlcr pour la cumpagne. guf—
qu’ici , loin de protéger nos chaumiC-res. Les Villes
ont été notre flézru, les llommes 5L tulent ont
trompé nos Alfemblées primaires &' éleftorales.
La grande cnufe du retard du rccouvrement eft
l’arbitraire des Corps Adminil‘tratil‘s )). Divers
Membres fuccédcnt $1 l’Oruteur cumpuvnard , chu—
cun préfente fon projet, nous 'vcrrons celui qui
l’emportcra. , '

 

 

M E L A N G E 5.
f1 1V1. Famenai

IL cit ficheux , Monfieur, que vous ne puifliez
étrc par—tout, & que votre etnt ne vous per-
mette pas d’aller en quantité d’endrozts, ou l’on
pent étudier l’opinion , bie'n mien}; .que (fans 1::
bonne compagnic. Autrefois, l’opmion, tormée
dans la bonne l‘ociét’é , defcendoit dans lescluiies
les moins urbanil‘ées, (k y portoit cet efprit de
douccur , d'aménité , ce ton d’égurds & d’uttention
qui fuppléoient 31 la. févérité des Loix : aujonr—
d’hui, au contruire, l’opimon remonte des claflcs
les inoins civilifécs & vzr domincr fur tons les
()rdres de l’Etat. Il fuut donc aller :‘1 fa fouree,
la chcrcher clans ces Clubs of; elle‘ s"agite ewe-c

fureur, dnns .ces Cafes of: €116 fe hume avec les
liqueurs ui l’échauflent, dans ccs tripots,'or‘1
elle calcu e les Vifiimes que la pertc au jeu lui
allure, dans ces Spec‘taclcs, en un mot, on 'tour
‘31 torir,’ en l’effrayant 85 en- l’égavant, 0n veut
cilia er dc l’accapurer. C’eft—la‘z on i1 faut aller
s’inf ruire devce qu-e l’on peutzrttendre ou craindre
de l’opinion.» J’ui alfez de philofophie pour ne
pas dédaigner ni redouter dc me trouvcr dans
ces différens lieux. Je vais vons rendre compte de
mes obf-ervations 5 elles vous retraccront les prin~
eipales fcénes qui fe font pztli‘ées, depuis huit
)oursLfi Raris,

Comma je lis attentivcment votre Journal, j’y
ai yu, uvec plnifir que vous avrez rcmarqué» le
prOJet dc contre—révolution , dont le noyau s’é-
tabliffo‘itfi Paris. Maris ces mal—adroits Monar—
chiens, Feuillans, confiitutionnels, 8c autr'es mi—
toyennifles opt faEit. claquer leur fouet troy hunt.
Tous les lieux pnbliés retentilfoient, i1 y a dix

jours , de l'eurs défls adrell‘és aux Jacobins , 85 dc ,

leurs int‘ultes feLiles :‘1 tons ceux qui en confer—
VOrent 1e collume. L’arr des Cannibales, ya in: ,
étOit profcrit; Sales feuls airs a la louanoe duRoi

85 de la. Reine étoient applaudis. De hurdis fpa—-

daflins fo'utenoient , par leurs menaces provoquun-
t'es , les propagateurs de cette nouvelle opinion.

I’luneurs individns de la Garde cozg/Eizzxiomzelle'

du Roi fc font faits remarqucr :1 cc fujct mémc ,
fous leurs uniforme. Aides dc cette plialange, les
Direfteurs de la icontre-révolntion ’arifienne,
tonjours fous l’infpeétion du Grand-Maine de
Bruxellcs, fe cro”oient au comble de~ leurs voeux.
Déjé. clans leurs Comités fecrets, ils fe rioient LlCS
Princes Francois,'dont ils elfacoient toute la.
gloire; ils fe partageoient les places, les dignitésf
d’ou ils 'avoient grand foin d’exclure les Emi—
gresg & ils écrivoient dans toutes-les Cours dc'
I’l‘lurope pour les inf’cruire de l’inutilité de leurs
efforts, dans l1}. vuc de pr'odnire en France un
Changement qui ne feroit duqu’fi leur genie & :3.
leurs talcns. 'I‘ous les Papiers qui font dévoués
répétoient les uns apres les autresrque l’opinion
étoit change-e5 que la contra-revolution étoit
faite; & qu’on n’avoit nul befoi‘n de tontes ces
années dont la France entiere redoutoit l’appro—
che. D’un autre C616: , les Chefs inveflzilfoient le
Chfitenu, infiuencoient hommes & femm‘es, 85
cherchoient 2‘1 perfunder an Roi 8: 51 la Reine que
jgmaisles Autorités n’uvoicnt été plus refpcfiées
en France, le Peuple, plus fnbordonné, 8: l’or-
dre miex établi.

L’impuclcnce de ccs propos, en contradi&ion
avec les traits d’anarclrie qu’: vous recueillez jour-
ncllcment, Monficur, 21 la. honte de l’humani‘re’,
ne pouvoit étre zzpprécié dans ce féjour, dc toutes
farts , circonvenu fpar l’intrigne Sclc menfonge.

.es l‘rlcneurs profitcnthabilement de cette crreur;
ils, (letcrminent la Reine 51 une démzrrche ,p;«.r l3-
quellc ils fe propofoicnt dc lbire croireii l’hlurope
CullL‘TC que l’augnllc foeur de Leopold étoit Q1 la
t'C-tc dc lenr parti; qu’elle reconnoilfoit que tout
Psris lui rendoit les hommages qui lui étoit dils;
85 que, pour niaintenirles Francois duns ledevoir,
il lui l'ulfifoit dela préfence des feulcs troupes dc
l’EmBCrcur pres ’de nos-frontiércs. ‘

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.‘ C’efi avec' dc parcils dii‘cours', 8: dc {emblubles
chiméres , que les Mona-chiens out re’uflx , qu‘elque
is temps , épuralyler iii/idem ac toulcsles Puilizmces
de l’Europe pour rcintégrer .le Roi cle France
fur fon 'l‘i'oiie. Nais , eomme ils ne peuvent dou—

 

z? ter, 51 prél'entj malgréxtoutes leurs inei‘urels, dc
i‘ la procliaine 2x promptle aetion des lorces etranf
1,. gems, ils ont orulque ee dernzer moyen (1111
ii ieur refloit. lit c’efl apres le voyage de arennes,

le plus pei‘lide conieil qu’ils aient pu donner i: la
Cour ! Vie‘tinie de ces iniinuutions, dontil lui au-
roit pau—e‘zru été bien difliCile de faiiir lc danger,
la Reine Va, le Luncii—gms, an Spefiac'le des
Italians. Les fi'ieneurs s‘étoient enipurés de toutes
les places an parteri‘e 8: duns les loges; ils s’é-

 

.1":

*3 tomnt vantés d’a‘vunee cl’ trionz I-iiei‘ 8: d" fail-e

)- ' . ~r— - . A.) ,
33 (‘YICY exclufivement, we 1: Am, wrc lel.lLel/1C.
5% Les Afteurs & les .Aal‘lCCS enchi-ent parfaitemcnt
r F3-

dzms ces vues: ils fe rctournoien , avee ail'eiftzation,
vcrs la loge clc lo. Reine, toutes les‘iois gn’ils
jugcoient quelqu’appliculion digne de 5:! :VEERJC’RL'I
Les Jacobins furenthués, COlif})LlC$, expiilles, non
eependunt fans dc Violens (kinds, 8: 9.65. [coups
méme donnés fous les yeux ac Sa Mucite. (V.
‘ vorre N”. 54). . ) w
Depui§ cette époque, les Jacobmsp ont eelic
de chercher 51 1e vengcr de cette ice—neg 8c, par
fuite , prchuc tous‘les Speentucles ont leteplus on
moins troubles, eninnglantes. lls fe reunirent en
force 1e Mereredi fuivunt, an T/zéiin-e dc [‘1va
tion , pour empécher d’y donner Iliédée. (i/uyq
votre IV” 57. ). ' . . .
Cependant les conire-revolutiom’iaires"Parn’iens
s’eiforeoient d'e rallierleurs agens uiiperles pa; la
fureur que‘montroient lcs Jaeolnins. Les premiei‘s
lirent fur—tout valoir en leur iavcnr, 8c: f’dill‘l-
bu-C-rent touLe la gioire d’une fec‘ne qui eut lieu,
le Jeudi uu foir fuivant , dans la grotte d’Hei-eu—
lanum. On a raconté fellediveriemept' ce quis’x
puilli. Voiei l’exaé‘te \‘erite. Je ne: pas iziille
toniber un I'eul mot, une feule fituZLtIOD. Pailez—
moi les exprcllions de circoni‘tanee 8: de localité.
Tandis qu’on. y boit de la Lucie 8: du puneli ,
une mufique agréable y flatte ordinairement l’oreillc.
'Un Mui'éelial—des—logis, fort &‘ \"Igotll‘CLlX d’expref~
lion :3: dc caraélére (hr/q um;- A’”+,1),buvoit
guiment luliqueur uveCZde )oyeux convivcs. Il de—
munde qu’on joue l’aur, .0 Ki_;/z.1r.[, 0 man Roz 1
L'ne voix siéléve cle la tuble la plus‘ pi'oc'lmineJ
Oil éLoient rc'unis u: groupe de devileurs , 8: cle—
mzmdc l’uii‘ , ed ir.1.— J’zii ld priorilé, ditle Milie-

‘,(- k >4
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- (:lul.——Celu {n’el’c (“gal , replique lequidum; On ne
‘1 junei‘a pus l’air (les iyrans. .9» ous ctcs'un Jacobin.
: i —Oui , Monlicur , Je m’en flatte— V ens Ev yos
lgpzireils , étes veritablemcnt nos tyruns._ \Lous etes
‘ oes guequ—i‘yiillc voix dc répéter Ruin-tot , point
" (le Clul‘s , point de Clubs.-— Le quidmi cht en
iliire voir l’utilité , veut péi'oi'er : on lui ferme la
bonelie , en lui (:riunt de tous Cores , qu'km ne
Neat point dc fes railbns , Ev encore moins dc
Clubs. — C’ci‘t M. Buzir, s‘éei-ie une voix.— Tout
lc nlOI-li‘ic illOi'S (lC {approclier pour COitemplcr :‘1
‘on viii: un Jueobin, nn pnnégyrilie de l’ziir des
. dl‘il‘ill).‘\lCS.— On a bicn fait de le nomxrer, «lit
:‘ 111 des athletes , antiriaeobinites : j’allois lui appli-
ucriurles epuules dcs déercts dent i1 am-oit l‘euti

    
  

    

=43 ] ‘

l’exéeution iiidépendamment de la {unaion du Roi ,
qui auroient eu plus dc duree quc les iiens.——-

Eli ! qui Diable , dit—on ici

, cut reconnu en cc
lieu , clans cet Equipage, en lilac , en bottes , en
eatogan ) un Légiflateuri‘upréme de la France , un
iouverain difpen 'ateur de fesdefi‘inéCSP— Ne voyez-
vous done pas que c’efi un Dieu qui a quitté
l"Olympe, pour venir , au milieu de nos orgies
ie delal’i‘er des foins du Gouvernement dc l’Univers

I

Ml’arbleu , vous l’avcz bien deviné. ’I‘cnez , appm-
eiez—vons. Ne voyez—vom pas pres dc lui ceth
‘le‘unique , qui piechant la llel'tAé an peuple , a
in fixer fur elie les regards des maitres du mondc .2
C’eil' elle : oui , e’efl: D'Iademoil'elle Theroigne dc
Dlerieourt , en Amazonne. —— Cliaeun :ilors de pro—
merer dc trés—prés fes yeux, depnis les pieds juf—‘
qu’h la téte , fur la déelle iutélaire' du peuple ama—
teur 5 8: tons de répétcr les uns zrpres les autres.
~— Oaii , c’cii ell: , par denim flu/7251's.

' a dignité (les pei'l‘onnages, une ibis connue ,
la feC-ne u pi'is ulors une aque face. Ce n’eil plus
une arene dc gladiateurs, Cell un LVcée mi on fe
(iiipute 31 qui pourra le premier m’oir la. gloire de
combatgrc uu elm zipion errhuppé Llel’illilfire :u‘éo—
page. Du fond de la grotte , félance zui milieu dé
la i‘oule, un particulier qui lil‘oit tranquillement
lcs papiers pnblies : il pi'end la parole axiec vine——
menee, 8: siexprime ainl‘ : << Je Viens Ill;ill‘n€i1?‘:3!:—
fement pour moi dc tomber fur un article 53%-
C'undnrgct. Qu’il nfini‘pire d’indignai icy
au {'iyle peiluntcfouc 8; roide , n’dgu
de la. tolerance , maintenant’aeliamé
marcl’mnd de poil‘ons 8c d’impoihn-es
teur de la tyrannie, 3:, graces nuquel , on ne dim
pins lenlement que les Pliilofoplics (mt foutcnu
loule‘; J65 abl‘uri‘nies , mais qii’ils out loué toutes
les infiimies ! Aui-un intérétperi'omicl re in’n'r'ig.’
contre lui .: non , Diem merci , mes 1'-“
jamais été afliigés par fa pi'éience. ,i'o i
contine doit le mépriier quiConqne ;_ d _'2
8; des mosursgje 1e ind-prii‘e , parre one .~
ce qu’il ait i‘ubi'iqué , l’on Yoil peieer ‘ n. .n au-
tl'iiV'Ci‘ du maique , dont qucimmi‘wis il a eiihvé {it
‘e couvrir, tantét la morgue ridicule iiCS lopliii~
tes, tantOt une iiei'ocité ldeiie, 8g jamziis aucun
'i'enliiuent Yei'Lueux 5 j’en uttellc ccux qui , bravant
’cnnui , ont eu , uinii quc moi , le E‘Lll‘C courage de
le lire J). —— En entendaut cc difcours , vows eufliez
vu El. Bum palir Sc g'ineei‘ des dents. —— Retenez
VOtl‘C indignation , lui crie—i—on , 3 iur~tout point
do iig‘nal pour nous filii‘C all'aii‘ir ie par v05 inm-
gin’uzzirx.Jui‘queyli ,il ne Vons fem fait aueune in-
lulic, auenn outrage : mais an moment on nous
ferions attaqués , nous nc i'épondi'ions ni ClC vous ,
111 do voile (here eompagne. -— Cepeiiclzii111)i'clléc
de déi‘eniii‘e 1m fi illulh—e champion que M. de Con--
don‘et , Marieinoifellc 'I‘hcroienie vainc l’eipéce lie
frayeur qui l’uvoil i‘aiiie en ie voyant daus un lieu
nulli profane , lie lec 8; vent rompre le filence mi
elle etoit i'cllée.—— Comment di‘L—elle , pent—0n
trailer uinii un mc‘m/rrc (grands éelats de rire) d’une
fociété qui a i‘endu de ti fiends ferviees :‘i lit revo—
lution l—Sd voix ei‘t aiiiii—tot éloufi'ée par cc eri
general. ——Point dc Clubs.—A ('es mots , tout
ion Courage eil ablmttu comm: par un com” :3:
foudre, Elle s‘afiied; 8: concentrnnt fa douicu: e;

Ci'c l'ayuBtre
perfecuteur ,
, Ml ‘ adula-

   
  

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[a rage ions un air de calme. Telle on efit vu la
Décue des S.Ln5-L‘zilaz;; du temps jadis , réduite 31.
{on orgueilleul‘e & haineufe fureur comprimée , fi
Jupiter , frongant le fourcil & lui tournant le dos,
cut fail bruirc ion foudroyzmt tonnerre , lorl‘qu’elle
()l‘a l’apoltropher par ces mots : Quoi ! moi la
Reine (ch 19551193. A]? ego qua: (liuum incedo regina.
-——Mais un Orateur , fort de .l'es poumons 25: de
[a raifon, a fait entendre cette diatribe contre les.
Jacobins.

—— « Depuislong—temps, tout honuéte homme,
quelque avcug‘le qu’il cut été d’abord, conveuoxt

s

que, puifque l’on avoit des troupes pour repouller

1'25 ennemis du deliors, Sc des Mugifirats pour
i‘urveiller la Police intérieure , les prétendus
amis dc 1.x Couliitution étoient fort inutiles. De—
puis long—temps , l’0n=_ l‘e demunile de quel droit
prenoient use part active it l’Aclnunifltrarion ces
individus quc lc Peuple , libre de choifir {es Admi-
nillrateurs , avoit lziiil'es 3). l’écart. Aujourd’hui, la
Seéte ell jugéc , uou—l‘eulement inutile; mais dange—
reul‘e. L’on fair qu’elle méprife 8.: Loix divines
8c Loix humuines; qu’elle vent la République,

arce que la Monarcnie a été décrétéc; comme
elle denunderoit un nouvel état de chol‘es , {I la Ré-
publique exifloit. l/Kon l‘ait , que de jours en jours,
[on aujace s’accroll; qu’elle commct ou fait com.-
niettre des l'orE‘uits, dont frémit la nature, 86
qu’ell‘e en pre’médite dc nouxfeaux. D’aprés cela,
fi 165 dépoiitaircs du Pouvoxr ne Veulent on us

euvcut- la détruire; fi leurs réponfes font équi—
voques 8: leurs precautions illul‘oires, alors les
bons Citoyens doivent Ye réunir, ils cloivent lur—
tout Tc délier cle l’imprévoyance , des irréfolutions ,
deg lenteurs qui , trop fouvent perdircnt leurspa—
rails, en l’uillunt aux fcélérats le clioix ‘des pokes
2x: du moment de l’attaque. En general, je n’ai
yu nullc part plus de l‘oiblelfe que parmi ceux,
qu’on cll convenu, je ne fais trop .pourquoi, d’ap—
peller lcs gens de bien. Ils nomment cela vertu;
moi, is 16 nomme fottile. Car oft elf la. Loi,je
VD“; prie, qui m’orclonne devivre en état de
guerrr‘: , comme en état de paix? Qli ell la Loi
,‘l‘ll , loffque )e puis montrer de la Vigueur ; m’or—
don-.16: d’oppoler pour toute délenfc des gémilie—
mens ridicules, Sc d’ell‘uyer le premier feu du Bri—
gand que je vois me couclier en joue ». ——Cc dif—
ci:n1rs,enten<.lu avec attention, paroill'oit fairs la

lus Vive imprellion. Mlle Theroigne Televe encore
6c vcut parlcr.—-—'I‘ail'ezl-vous, B'Iademoil‘elle, lui
réplique l’Orateur, )e ne vous rcndrai )irmais rar-
Ion qu’au lit , quaml vous voudrcz.—— Atte’rée par
ces mots , ellc le reinct fur l‘on fiége, .85, pour
flu-cm’it de malheur , cntcnd l’air: 0 Richard! 6
[non Roi! Suivant la convention, elle a en en-
fuiLc l’uir : ya 5m. Maia clle n’en a pas demanilé
dzwantage , cllc s’ell retiree avec ion Féal , vers
(mm: heures un quart du foir , aprés deux grandcs
hcurcs cle crifi: femblablc.

Cette ai‘l‘uire nc rcllerapas lfi, Monficur. L’hon—
neur de la Jacobiniere fem vengé. D'aiilcurs , on
a fur le coeur l'linmiliation recue aux Italic/z; lc
liundi. La foiréc de Vendredi dcrnier , inlpire bien
«i’autres projets dc vengeance. Vons favez, on
n» fuvez pas, quc le 'l‘liéatre du Vauluville 2!.
3:." imagine pour llrirc Chuntcr lc l’cuple, 8: pour

le détourner dela Revolution en chantant. Les
contre—révolutionnaires Pariliens y étoient en
grand nombre. On jouoit. une piece qui prétoit 3:
dc fréquentcs applications contre les Jacobins:,
c’étoit [’Autem'du nzonzelzt,0u M. C/zenierrenvoyé
d Z’école. Du conflit des bravos 8: des fifflets,
en en Vient aux coups de canines, dc fabres , r8zc.
un jeune liomme eil mort depuis de [es blell‘ures.
Les Jacobinsfurent chafl'és. Mais ils allérent chercher
du renfort, entourérent le Speaacle, 8c forcérent
tous ceux qui fortoicnt de la Salle de crier: Vivc la
Nation. La Garde Nutionale faifoit une haie pour
protéger la for-tie de Speétateu‘rs. Mais elle ne put
empechcr que deux Pages ne fulient tres—maltraites
Sc trainés dans le ruill‘eau. Deux des Femmes—de—
chambres du Chateau éprouvérent les derniers
outrages. Les uns rempliiloicnt dc neige leur cofet,
tandis que d’autres leur en jettoient l‘ous lesjupons.
Le lendemain, an T/zér’itre ([6 la rue derRic/zelieu ,
on forga tous les Speé‘rateurs d’entendre_,chapeau
bas , l’air : fl; ira. Avaut-liier, lcs Muficiens de
ce Speétucle allerent , vers les huit heurs du foir,
51 la grotte d’Herculanum, y firent jouer le méme
air, l’y jouérent aux—memes. Vers les onze heures,
une troupe dc Jacobins Vint purifier ce lieu de. ‘
touteslesiujures anti—révolutionnaires quis’yétoient
débitées. Ils parcoururent tous les Cafés 85 toutes
les Grottes du Palais—Royal, y firent crier : vive
la Nation , jouer. l’air ya ira, arborerle pavillon
tricolor, 8C briller la partition de 0 Richard!
6 nion Roi ! Ainli , Mademoifelle Théroigne l’em—
porte furla feéte contre—révolutionnaire des Mo-
narchiens 8: l‘ur tous ceux qu’ils font mouvoir. Et
qui pourroit le dil‘puterz‘r une femme qui connoit
tout l’Empire de fon lexe?

Nefcroyez done pas, Monfieur, que l’empire des
Jacobins puilTe s’uil'oiblir méme , fous un ré—
gime qui lailTe l’cfpoir de la loi agraire, 8: la
liberté d’aller impunément partager le mobilier
de fon voifin. Aufli fous le régne anarchique qui
nous ‘opprelle , ne voyons—nous qu’horreurs 5 8c
tout nous appelle au crime. Croiriez—Vous que dans
la rue du Roule, on Voit cette afi‘reul‘c gravure
dans la boutique d’un marchand , t3: expolée a la fe—
nétrei c’cll un homme Vétu en Capucin , avec
une tete informs. Au hunt on lit : Voyageur a’a
Vin-annex. Et on veut ramcner, par la fcule per-
fuzilion , 21 des idées plus faines un pays on on is
permet dc pareils attentats contrc lcs Loix!

Je fuis , Sec. DUFOUR. ,

 

 

 

 

 

DU 28 FE VRIER 1792.
PAIEMENT DES RENTES A L’HGTEL-nE—VILLE.
Six (lernierJ moi: de 1791. Lettre E.

B 0 U R s n.
Emprunt de 80 millions , avec Bulletins. . . .
—— Sans Bulletin ..... . ............... f '
Emprunt dc 125 millions, Dec. 1731.315}
— Sortics ...... . .......... . . . . .

~— Sorti en viager. . . . . . ..

Aftion nouv. cles Indes. 1325,7

Caillc d’El’compte. . .3855 .58 . :78 . ($0.70.
Demi-Cuilfe. . . . . . . . . . . . .. 1928. ”$60,331.
Quittunce des Eaux de Paris. . . .. . ‘. ,. Hub}