xt7kkw57hj3j https://exploreuk.uky.edu/dips/xt7kkw57hj3j/data/mets.xml Fontenai abbé de (Louis-Abel de Bonafons) 1737-1844 France Fontenai abbé de (Louis-Abel de Bonafons) 1737-1844 1792-03-11 This bulletin is part of a collection of newspapers and journals published during the French Revolution, collated by unknown person, representing both sides of the revolution. Call Number Rare Books: AP20 .R235 bulletins Rare Books: AP20 .R235 French Au Bureau du Journal general de France ou affiches, Paris, 1785-1830  This digital resource may be freely searched and displayed in accordance with U. S. copyright laws French Revolution publications France. Assemblée nationale législative (1791-1792) France -- History -- Revolution, 1789-1914 Journal Général de France, 11 March 1792 text Journal Général de France, 11 March 1792 1792 1792-03-11 2023 true xt7kkw57hj3j section xt7kkw57hj3j  

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PAR M. F

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— n4. —

Du Dimanc/ze 21 .Mars 2792.

 

ASSEMBLE'E u ATIONALE.
SECONDE LEGISLATUnE.
Se‘ana'erlzz 5.1121317 10 131.113.

LE cinquiemc article ,décrété fur les biens des
Emigran; , 8c don‘. nous promettions le texte dans
lu Feuille d’rnier efl uniquement rclutif aux ex~
ceptions. Les muludes 8: less Ssvans eihcés, Voici
ce qui refla :

Art. V. ~Ne font point fujets aux difpofitions
du prél'cnt Décret , les biens dcs angois e'tulzlis
en Pays étranver avant le premier Juillet 178g);
ceux dont l’ubferice ell antéricure 51 la meme epo—
queg ceux qui ont une million du Gouvernement,
leurs e'poufes , peres 81.nréres dmniciliés aver cu:—:,
los Geys th 3met. let N‘égocinns .8: lenrs Firé‘fenrs-
notoiremcnt.connus pour éLre dans l’ul'uge cle
frire , 31 railOn de leur' commerce, des Voyages
chez l’Elranger; ceux qui infiit‘ieront , par brCVcts,
inferiptions tau lettres d’apprentiih‘re, qu’ils font
on étoient :‘r‘rtifies uVunt leu-r dépznt.

Nous avions eru tous ces brevets détruits par
la Confiitution ,' avec les Jul-amiss , COIPOIIIH'HIZJ“
de Prquf/[z'onr , Am {2 M'Jzierr ; 8: voilfi qu’wcc
les brevets , *reviennent les infcriprions & lettres
d’apprentillugc. Conlolc‘z-vous pauvres Humains:
Tout tombe, tout renait; on l’u dit il y u long-
temps; MUZZLZ renajlcnuu' , e‘J-c. ‘

tPour la Seance d’hicr, il nous reflc .‘1 dire un
mot du Rapport dc M. Beugnot. Lu paiement
des Ofiiciers au fervi‘ce de nos Princes Emigrés
avoit éié arrété. M. Beugaot trouve cctte luf—
penfion on ne peut. pas plus jufic, put la 'rail‘nn,
rm ne peut pas plus ncuve , que payer 51 Paris
lt‘ti Ofiiciers Ev Domelliques des Princes, c’efi in—
direélement en‘voyer des {‘ecours uux Princes méme
pour foulager leur pays. 31. Bcugnot ne veu-t
pas que les Princes l'oulugent lcur pays. L’All‘cnv
blée ajourne ’lr‘. raifon 8: la Llili'ufiion.

Quclqucs Soldats, en garnifon 31 Lille , S’étoient
plaints du nouveau Réglmnent MiliLaire 5 lapluin‘ce.
avoit déplu. Divers Sous—Otficiers approuvent re

Réglement. Ifupprobatizm déplu'it encore. RI;

Duhem rejette mention honor.;l\lc , cn diluni qua (‘es
SUIlS’Ofl’lClCl‘S pourroicnt b'ien erre des Ofliciers.
Comment s’y prendre avec certaines gens pLur
avoir leur approbation ?

1"! \us n’avons rien dit hie: d’une petite l'cénc;
fuu‘r-il‘donc en purler :ujourd’hui? faut—il fairc
connnr‘tre la grandc colere de M. Rouhier , Se: 1:
gz‘uv‘. défaflre de M. Chabot .3 Franchement nous
n’ofons pus. le dire: nous avions bien vu N.
Rnulner forti'animé, nous avions bien vu que fa.
grmde colére portoit un peu fur l’ex-Révérend.
Nsis nous n’avions pas entendu l’ex—Révérend lui
reproclicr d’étre aux gage: do [.1 Lzfle civile. .Ileff
tzant dc chofesguie'clmppent dans le doux, mur—
mure cle nos. Seances! Nous avions bicn vu le
long bras de. M. Rouliier s’élcver , retomlser uvec
force; ‘mais‘nous n’avinns pas vu le geile vigou—
\reux s’appliquer'lur la joue ou l’épaule dc l’e>:-
Révéreng, que‘ nous cuchoit un groups d’hono-
rableslfi us avions bien vu l’ex-Révéxends’incliner
prefque jufqfi’i baifer la terre , mais nous avions
p.445]; gue ("éfoit un fimx pus, Tout liomme peut en
fair-e; l’ex—Révérend mun. Cette fois-ei fa chute
étoit l’efl‘et d’un coup de la maf’fue del’Honorzh
lyle Acliille. Puifqu’on nous reproclze de ne pas
7 l’zavoirdit , qu’on i'euille bien au moins n’attrri
lwer cefilence qu’i ce profond refpefl qu’on nous
connoit pour nos Honorables , Sc qni v.1 quelquefois
jufques .‘1 ne pas croire ce’qne nous voyons.

Aujourd’hui de plus grands intéréts agitent l’Afv
leml‘léc ; uper 11 lcélnre de quelqucs lettresr,
M. Brifi‘otconmence : « Il paro'it qne le Comité
Diplomatique \‘cut laifi‘cr tom'ner dans l’oubl_i
la réponfedc l’Empcreur &' lu dénoncistion faitc
contre M.de Leila-t : j’ai un travail in: cet objet.
.l’c demundc 31 en fair-c part 31 l‘ordre dc deugc
heures 7s. '

MM. d’Averhoult 8: Jauconrt répondent ‘1"?
l’intention dqunité n’efl pas dc laill'er Cct olviiet
dans l’oubli: quc M. Koch ei’c meme charge d’cn
hire fon rapport au plu1 Fir. On dcmandoit'l’orrlre
dn jour. 1‘1. Bril‘l‘ot infillc. « L’Empereur vienfi:
d‘uiouter dis: mille lmmmes :‘1 {on armée dcs Pays--
13.15;. nous Funnies cnvirorznés dc tralliferrls , leur
'fnnrce ei‘t prCs ole noun..." Je Veux prouvcr quc
M. dc Lei-liar: ell un trultre a>. Ici. un bun quart
d ficure dc (‘l‘lS 3C d3 iumulte , 8: l’AlTemblée Ventin
dt‘cule que M. Brillbt .eru cntcndu. ’

En attendant l’ordre de dcux heures , lcélure
d’nne leLtrc des Municipaux de Slr;s‘oov1;; LC
font dc nouvcllcs infhmces pour porter l’AlTem—
bléc 31 fixer lu maniC-rec‘e conllzrter Yétat Cl\“l.:
cctte priC-rc cit cnwrc fondc'c fur~ lc rubs .ica

 

 

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[2.86]

Catlioliques qui ne Veulent ni étremariés ni faire
baptifer leurs enfans par les Pretres jureuis.

Laure (lit Roi. « Je vous prie , M. le Pre’iident ,
dc dire {’1 l’AlTemblée que ,"..i nommé pour Ali—
niftre de la Guerrc M. de Grave, ix lo. place de
M. de Narbonne ,,_

M. Sage. « Vous avez vu , Pyleflieurs, la loyauté
8c l’uc‘tivité extraordinaires de M. cle Narbonne ,
je demande que l’Ailcmble’e exprime les regrets
fur lzr perte dc Ce Miniitre n.

M. Charrier. << 131; )e denmnde, moi, que M. de
Nirbonne nc puille pas s’éloigner de Paris Zng'fll;
d’u‘oir rendu fes Comptes ». Des murmures 31 M.
Sugeg des applaudill‘emens 31 M. Churrier.

M. Ramond conjure l’Aileinblée dc porter {es
regards fur l’intrigue qui vient d’écurter M. de
Narbonne; i1 ne veut pas que l‘on fe dillimuie
le l‘ylleme d’inertic adopté par le Minil‘tere;
inertie , dit—il, qui n’é’toit eontrariée que pm
l’aaivité de l’ex—Minifire. ll (:onclut 31 ce que TAV—
1'emblée declare au Roi qnc le fyltéme mirrifitéricl
cit incompatible avee la Confiitution. »« Et moi ,
dit M. Cambon, 1e penfe qu’il faut déclarer qne
‘tout lc Minillere, fr l’cxception de M. Culiier, a
perdu la contiance de la Nation.

M. Rouhier trouve bien étonnant ce renvoi
de M. de Nurbonne, tundis que Yon conferve
Ill. du Bertrand.

M. Rouhier parloit encore, arrive une feconde
lettre du Roi; Sa Mujefi’é annonce qu’ayant exu—
miné les obi‘ervations de l’AiTemblée fur le Mi-
nifire de la Murine , elle les atrouvées conformcs
aux inculputions fur lelquelles l’Ail‘emblée elle—
meme avoit d’abord declare qu’il n’y ZlVOlt lieu
EL délibérer. Sa Majeflé ajoute en conféquencéfi'le
la jufliee ne lui pcrmet pas dc renvoyer un Miniirre
fur lequel les Marius 8x: les Colons vcnoient de s’ex-
primer avec éloge.

M. Janfonnet demande h étre entendu fur lc
fyfiéme d’inertie 5 il le i‘era une autre fois.

M. Girardin ne vent pas qu’on fe contente
d’une fimple déclaratio‘n contre les Mi’niflres 5 il
linut que les coupubles foient frappés du glaive de la

A01.

M. Reboul , duns la. lettre du Roi, contre-figne’e
DUPORT , pretend trouver un faux 5 il n’eit pas
Vrai , dit-il , que l’AiTemble'e ait déclure’ fur l’uc-
cufation du Minil‘tre, qu’il n’y uvoit lieu 5; d6-
libérer.

M. Guadet cherehe le Pouvoir exécutif de’legué
par la Conflitution,& fe plaint de ne pasle trou—
vcr; i1 ne voit d’;l&ivité que dans les Rois dc
Prane , d’Efpagne Sc duns l‘Empereur; il infiite
fur-tout pour que‘M. Briil'ot I'oit Aentendu, pour
qu’on apprenne enhn ee qu’il en coute dc Vouloir
attaquer la Confiitutiou de [on pays. -

On lit une lettre de M. de blurbonne; l’ex—
Minifire demande 31 l’ervir fa Patric aux fron—
tiéres & 5. fe rendre 5L Metz; 1a réponle eff d’zr—
bord un profond fileirce 3.: enfuite uu Décret por—
tant que les Minillres ne pourront fortir du
Royuume fans uvoir rendu leurs comptes.

M. Briil‘ot prendla purole. Le relultat de fon
dil'cours feroit que la réponfe de Leopold eff uu
zrttentat contre 121 Souveraineté dc la Nation; que
M. de Lelia.“ ne s‘ef‘r point du tout conformé 31

l’invitation faite au Roi par l’AH‘emblée; qu’il a
tr'uhi les inter'e'ts du Peupie l‘rmgois; qu’il Rut
de nouveau requérir dc Leopold une explication
préeifc z—Jin que la France fuche ii ellc cit dans lc
Cub de l‘uii‘e la guerre on de défurnzer, & eniin
qu’il cit temps dc prendre un purti vigoureux i'ur
M. de Leii‘zirt.

L’Oruteur parloit encore : un bruit s‘efl: répandu
dans l’Aii'eniblé-e qu’un Courier venoit d’unnoneer
la mort dc [iéOPOlLl‘

|Cette nochlle , qui roule dans les rungs, n’em-
peche pas de longs t5: vie-lens debuts , peut—étre
meme les fortiiie-t—elle. 115 font l'uivis ti‘un ITECiet
contre M. th Lell‘art,&' dc l’urdre dc mettre les
i‘cellés fur lies papiers.

 

MELANGES.

DIETOURNONS un irritant nos regards des tableaux
affligfims que nous oflrent Paris Sc la France en—
tiere. De tons cOtés on ne cefle de s’occuperde
cetinfortuné'Puys. On lit, dans une lettre dc
Coblentl, du 2 Mars:« Les braves gens qui
Coinpolcnt l’urme’e des Princes fe rejouill‘ent au-
jourd’hui de la certitude de juuer un des premiers
rifles dams la piece qui i‘e prepare; jufqu’h prc':«
fent, les lenteurs des Puiil‘uuces 5. faire marcher
leLn‘s troupes en grand Corps, font venues dc
l’afl'urancc ou elles font que cclles de France font
hors d’état de fairc la plus legere entreprife , d’apres
les precautions déji pril‘es i'ur;1eurs frpntieres. Les
neiges confidérubles , 8: le froid exceflifqu’il a fait:
Pendant plufieurs femaines du mois dernier n’ont
pas peu Contribué it retenir les troupes dans leurs
garnifons 5 mais les beaux jours qu’il fait 3; pre-
fent vont leur donner de l’ué’civité , 8c calmer un
pcu l’irnpatience dc tant de braves gens, chez qui
elle augmente 5. mefure qu’ils croient toucher de
plus pres nu. but tant déi‘iré. M. de Sainte—Croix
elt enfin de’campé. La peur cl}? dit—on, la caufe
premiere de cette cfp'éce dc furte. ll 21, allure—t-
on, pendant le Curnaval, regu des lettres ano—
nymes meme-antes. On lui difoit cntre uutres cho—
fes, qua .r’il arriuoic qu’il flit fair rm Roi de
France le plus ngermalfll pouuqit .r’attenrlreditre
mi: en pieces. Dluis ceei n’cft qu’un bruit quI n’eft
fondé fur aucune preuve. L’Ambzrifadeur confli-
tutionnel n’en eft pas moins parti duns la nuit
du 28 an 29 Février, 8c uvec beaucoup de pré-
cautiOn. Les Aggrégés au Corps dcs Gurdes—du-
Roi, ainii que les i'urnuméraires puifent la revue
de M. 1e Due de Guiclie, 1e ,15 de ce mois. Ce
Corps cit uétuelleincnt porté .‘1 1600 Maitres ».

M. de SuinLe—Croix eft en diet arrive 31 Paris
depuis quelques )OUYS. On lui demandoit , l,'a femaine
derniere , ce qu’rl penfoit de notre pofrt'ion. Tout
1e Illa/2116’ , a—t—il répo‘ndu , fizr nia rotue , [or/211w
je me rcmlois en Allemagne , ne z‘eflriruit qu’apre‘; 1.2
guard , (9 [a (lulua/zdoit Izautemcnt. Revemuzt dc
Cable/1r; , j’rzi [rozzvé ‘11; comrazre que tout [6 1710/20?
.zpuiz Z’urcille Imflé. Il fera beau de l’entendre {e
{elicit-er .rvec M. de Ségur fur leurs miflions ref-
peéfiveS. Celui—ci arrive fous peu dc jours dc
Berlin on M. de Cuflines le remplace. ,

Les uns 8c les autres ne feront pas peu étonnes

 

  

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[283]

du nouveau coup—d’oeil que leur ofl'rira Paris. Cette
ville ell; 511a veille de pcrdre l’autorite’ qu’elle
exergoit fur les pays d’alentour. On nc vent plus
pcrmettre :2 les Légions d’y venir faire la L035
8: lcs Paylans dans les campagnes ‘ci'rconvoifincs
fe prétendent en droit de fixer 1c prix du bledi
un prix moitié au—dclTous de fa Valeurv réelle,
8: d’en‘empecher la libre circulation. Or {i les
Autorités conf’cituées ne peuvent garantir an La-
boureur l’intégfité dc l’ufufruit de fa. propriété
fur laquelle cit éfublie fon impofition fonciére ,
comment pent-on efpérer de recouvrer jamais la
totalité des impbts ? De queldroit en eiYet iroit-
on exiger d'un Pagpriétaire fon impét foncier,
aflis fur la vente a: fes bleds $1 ruifon , par
cxemple , de ’50 livres par feptier , lorfqu’on n’uu~
roit pu empécher qu’il ne lui fut enlcvé £1 rail‘on
do 12 8c 15 livres par fepticr , comme cela efi ar-
rivé :‘1 Corbcil , il y a eu Vendredi huit jours.>
Tous les liens fe rompent done; 8.: Paris efl 21 la
veille de fe voir réduit a payer le pain beaucoup
plus Cher , 8c 5; n’avoir d’autrc rellource, puur s’en
procurer, que les vieillcs farines échaufl'ées dans les
magaiins de la. ville?

Pendant cc temps—la, nos Minillres plus occupés
d’eux-mémes que du falut dupcuple , fe font une
guerre vigoureui'e. M. de Nurbonne fort des con-
feils de Mme de Staél €\: de l’upprobation de M.
de Lefl'art, vent fairs renvo‘yer M. du Bertrand.
Il profitc pour cela, ce qui ell pen ge’néreux , du
moment on ce Minil‘tre de la Murine efi le plus
en butte aux dénonciutions de les ennemis. Sa
taétique d'ailleurs pour expulfer M. du Bertrand
cit tres—adroite‘, Sc digne de la tournure four—
noife 8: hypocrite dc Necker. Il annonce dans le
public qu’ll. V1 dormerfa de'miflion. Les trois Gé-
néraux confli—tués , Roc/mmbetuz , Luckner 8: [a
Fayette lui écrivent aufli—tot Sc dans le' meme
jour, que tout efi perdu , s’il ne relle a la téte
du Département de la guerre. Ceslettres du 4 Mars,
font infe'rées dans tous les Papiers Minifiériels
avec la réponfe qu’il y fait. On y lit entre autres
cette phrai‘e Vraiment tartufienne : « 11 CR Vrai
)) que n’étant pas d’accord uvec l’un de mes Col—
» lC-gues , dont j'eftime le caraé‘tére perfonnel , mais
» dont je n’approuve pas é alement la conduite
z miniftérielle , )e croyois e mon'devoir do me
» retirer plutot quc de luiffcr fubfillcr une divifion
n nuifible :‘L l’afiion confiitutionnelle du Gouver—
» nement ; mais puifque Vous voulez bien me
» croire utilc :‘1 la défcnfe de notre caufe, puifquc
» l’nn des meilleurs appuis de la Liberté daigne
n m’all‘ocier :‘1 fes efforts , je dois refier 51 mon polle,
» du moins tant que nous ferons menacés d’une
» guerre {1 luauelle il faut fe preparer fortement
» pour la foutehir avec gloire ,-ou pour obtenir le
» bonheur plus grand dc l’e’vitcr ».

Mais tout de fuite aprés cette correfpondance
convenue , ,lcs mémes Journaux Minifle’riels ont
foin de nous donner des explictltiona‘ flu la Mi-
ni/z‘c‘re Aug-lair. Ils nous difcnt que « le Roi d’An
gletcrre n‘efl que l’Elec‘Zei-tr hérédimire oi unique
dz; Corps dépojz'mire (11L Poxwoir exécutjf, c’efi-u—
dire , dunnniilére. Il ne 'régne en eflet par lui-
méme qu"au moment on il choijit les Miniflres.
Ceux—ci etant fculs chargés dc la refponfabilité du

Gouvernement, le Roi el’c obligé d’approuver
toutesleurs réfolutions , ou de renouveller 16 mi—
mficrc a ce qui lui feroit perdre la majorité dans les
den); Chambres du Parlement. Ce font donc lcs
Minlfires qui régnent en Angleterre......................
Ce. n’efi pas tout encore : pour n’avoir pas 5
crarndre que le Roi dérange ou géne leurs’ opera-
tions, les Miniftres ne fouffrent pas qu’il fort
entouré de leurs ennemis déclarés, de ens full
ceptibles d’étre gagnés par une influence ctrangC-re,
ou qul ne font pas de’vouésa leur parti. C’éll pour
9811} (1118 .Chaque nouveau minifiére renouvelle la
Marlon du Roi, depuis le Grand—Maine de la
garde-robe jufqu’aux Frotteurs. On l‘e rappelle qnc
lorfque M. Fox parvint au minifiére, le Roi lc
pria de ne pas déplacer M. Dorlet, pourqui il avoit
beaucoup de bienveillance.Lelendemain Sa Maieflé
fut obligée de figner 1e brevet qui donnoit un fuc-
celleur a [on favori ».

Voil‘a done le but , c’eft—a—dire le regime Anglois
auquel tendent éternellcment les Miniftériels , Mo»
narchiens, Confiitutionnels, Feuillans, 85c. {nus
l’influence direéte de Mme de Staél 8c mediate dc
M. Necker qui, depuis la difette des grains en
1788 8c 1789 , n’a celTé d’avoir la main fur la
France, 'ufqu’i cc moment on nous pouvons re—
douter {es horreurs d’unc plus grunde difette
encore. ,

Mais les Jacobins ne s’amufent point a cette
guerrc individuclle. [.eur regiment de femmes
prend de la coniifiance, il doit faire fes cxercices
publiquement, ce qui va rallumer l’eflervefcence
dn Peuple. On ne doit pas oublier que ce ré i-

‘ ment efi fortifié de prés de 400 anciens Gar es
,Frangoifes, 8:
.zf‘ait trembler 'Verfailles 8: Paris an commencement

ue c’efi Cette mémc armée qui a.

de la révolution. Le pen des lumiéres qu’on a
fur les projets desjournées des 5 & 6 Oftobre , fait
frémir fur ceux qu’elle peut avoir aujourd’hui. _

Maintenant que nous avons donné an Public
les différentes piéces diplomatiques qui compofcnt
le dernier Oflice de l’Empereur, il en important
de préfenter ‘a nos Leéteurs l’impreflion que cet
Office pent avoir produit fur les partis oppofes.
Suivant notre ufage, nous recueillerons avepc fom
l’opinion publique £1 cet égard. La lettre-fuavante
fera une bafe excellentc pour juger la maniére dont
les Feuillans on out été affeétés.

LETTRE dz: 1”. Bcugnot, Dr‘puté (i la Lc'gi a:
rare aihzelle , en date (Ill 28 Fc'vrier dcrnicr, a
M. 1.3 Procureur Généml dz: Départemem dc Z’Aube.

« La. réponfe de l’Empereur ell: arrivéc hier
foir a huit heures. Je l’ai vuc n‘ne heure aprés.
Elle n’eit point du tout I: la guerre. L’Ernpercur
reconnoit la Confiitution, lui donne meme des
c’loges, 8c permet de tirer fur :les Jacobins. C_c
qui :1 fait dire all’ez plaifamment au Civj‘xfnité Di-
plomatique que Sn Majeflé Imperiale netort autre
chofe qu’un Feuillant. Au demcurant, 11 parledes
Emigrés aVec une lorte .de dédain._ll demand:
grace pour eux ‘1 la Nation Frangolfe. SI nous‘

ouvons‘ dominer les énergumenes de l’AITemlulée ,
l: pain ell certainc. Le vilage des Ariflocrates s’al-
longc‘ ‘& ceux dcs Jacobins s’enflumment. Ccs

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

[ 288 ]

.ieux extrémes nc valent pas mieux l'un que l’autre.
Tons dcux, ils tendent an renverlement de la
Confiitution. Si notre parti parvrent 31.1 garantir
«les atteintes du dehors 8.: des fdébeux du dedans,
nous nous} chargerons bien volontielrs des noms
25¢ renoms cle Mmifieriels, dc modéres , dendor-
menrs; & nous aurons aiTezfait pour la Patric, ii
nous avons la paix. Je ne défefpere pus dullerlut
de la France. OF. commence Z1 s’ennuyer generg—
lement de l’influence Jacobite. On refl‘ent le befom
de l’ordre 8c du refpcft aux autorités continue-es;
& 1i, d’un bout de la France .‘1 l’azutre , tous les
Adminiflrateurs , tous les honn’e‘tes gens, veulent
fe lier autour de la Confiitution contre les fac-
tieux, 1a viétoire cit 21 nous ».

SANS qu’il y ait cu aueun trouble 5. Madrid 8:
aueun genre de mouvement populaire 2‘1 Mad-rid ,
comme des Feuilles voudrment le faire croire,
M. de Florida-Blanca , premier Miniflre (I’Ei‘pagne ,
a été faifi le 28Fév clans {on hotel par mCavaliers &

conduit dams un chitcau-fort. Les feelle's ont été >

mis fur fes papiers. M.le Comte d’Aranda , connu
par la Vigueur 851a iermeté de Ton carm‘lére,
l’a aufll—tot remplaeé au Confeil. C’eit ehez M.
d’Aranda que fc teuoient depuis long-temps les
affemblées relatives who Emigrés Frangois. M. 16
Comte de Touloufe-Lautree , jufqu’fi prélent leur
Chef en El'pagne, jouit de toute l’amitié 8c de
mute l’efiime du nouveau hiilliiitre Efpagnol.

SPECTACLES.

THEATRE DE

 

LA NATION.

MARIN demier, let Come’diens ont donni~ la
pr niiére repréfentation de la [Jon(Z’Alrelfl‘ragétlie
en “Wis aétcs , en vers, par M. Legouve’, nls
du eélé-brc Avocat de Ce nom. ,

C'eit le début de ce trés-jcune Auteur; il pant
fe flatter de n’aVoir eu auenneznent befoin de l’in—
dulgenee du Public. Lu néceflité d’étre infiuiment
Iévére dans fa compofition pour la rapprocher
des m'oeurs dc uos premiers Peres , de ne prendre
d’autres ornemens que ceux d’une nature agrefie
85 tout—i-fait étrangére 2‘1 nos gofits 8c :1 nos ul'uges,
11”: point efl‘ruy‘é CC ieune Eléve de Melpoméne.

11.111, en fr: renfcrmant dans le cadre tres—
circonfcrit dc fon fujet, en réprimant l’ell‘or d’une
imagination neuve, nous charmer par la peinture
de la tendrelTe d’un pére pour fes enfans, 85 pd:
le tableau effrayzmt des fuites funeftes de la ja-
loulic entre des fréres. C’eft une legon utile pour
les per-es 8c meres.

MM. Legouvé a luivi , .‘1 peu de eliofc pres, la.
marche du Poéme dc Gainer , ue tout le monde
a In. Adam & Eve, Abel 8: Thirza, Cain 85
Mehaln 3'Voilfi les perfonnages. Ces quatre derniers
font i'réres & foeurs, maris 86 funimes, 8C tous fils
8e fillcs d’Adam & Eve. Ceux—ci ne font occupés
qu’fi entretenir dans leurs enfzms l‘e fentiment dc
leurs devoirsenvers Dieu , 8c du bonheur de l’union
entrc eux. Cam paroit fourd é ces exhortations
paternelles; il s'abfente de la prieres l’indiffiérence
pofiur [es devoirs rcligicux ouvre Yon eoeur 2‘1 la
hame, 21 la juloutie. Les foins d’A‘dam pour rap-

_H;imbourg , 1365

pellet :‘z Cain cc qu‘il doi-t :‘1 Dieu 8C5. Ton fri-‘re,
oll‘rent uue l'uite dc litu‘ations dttdChqlltCS. L’m-
flexible réiittauce de Cain excite 11 plus grunde
horreur; 8: la noire fuieur qui le porte {i tuer‘
Abel, lorl‘que eelui—ci vient l’embruii‘er, jette l’ame
des Speftateurs clans l’ubzittement d‘une profonde
douleur , qui Lune la plus vive impreilion. La
Voix de Dieu qui Vient reprocher ee Cnme 21 Cum,
frappe de terreur; &Culn qu’on voit, nu moment
de bailTer la toile, gravir 5. 'travers les rochers’,
pour fuir fes remord's, & {e perdre dans l’unmeniite
des déferts, plonge dams un abyme de reflenions
propresa‘tpénetrer de l’idée de la vertu & des luiles
Lt‘unelles du crime.~

'l‘elle elbla marche dc cetle Tragédie qui efl
un chef-d’oeuvre pour la maniére uont l‘Auteur
a in rendre ce fujet tout—é-t’zutingrat. Son ltyle
cit correét, elegant 8c toujours proportionne :1
ion fujet. Malgre’ fon attention at évitei' toute
efpéce d’anachronifme grammatical,je luifi'epro—
cherai ccpendant d’avair quelquefois cmployé les
mots dc [use ,joyeux‘ fie/13111.! , c/zrz/zt, mérite, CYC.
Je reproeherai avec bien plus de raifon eneore
aux ACCeurs de s’étre Vétus de peaux de betes.
Le fang d’Avbel (21} le premier fang de tous les
unimuux, qui ait ai‘rol'é 1a terre. La frifure de
Mu“ Fleury 8: Thénatd étoit aufli contre le Col-
tume. 31““ Raucourt ei‘c digne d’étre la pre—
miere 8»: le modéle des femmes ddflS le role d’Luvc.
M. S. Pi'ix , dams le rifle de Cain , peint toute l’atrU—
Cite' du CflflléfllW’CC une énergie quien grave le mail
que Sc l’expreflion dans la mémoire. (A. C. B.)

d I

D U 10 MARS 1792.

PAIEM-ENT DES RENTES A L’HGTEL—nE-VILLE.
J‘ix dermis/gr moi: file zygz. Lettre F.
COURS DES CHANGES ETRANGEKS 21 60 j. de date.

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Genes, igo.
Londres , 15. Livourne , 7.00.
Madrid , 29 11v. 10 l. 1 Lyon, P. Rois, gprg
B 0 U R s E.
Emprunt de 125 millions, DEC. 1784. . .. 41.;§.§-.5b.
Ismprunt de 80 millions , wee Bulletins. . . . . 14;.
-— Sans Bulletin” ........... . ....... 5;.5b.
—SortienViziger................. ---"
Bulletins............
——Sorties ...........
Reconnoii‘l‘ance de Bulletins. .
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Les louzs Ll or , pour des alligmts , content .40 l. f.

 

SPECTA CLES (1..” .M'an.

Acsnz'num nmnma DE Mrrsxorrxz. Didon ,- 85 le Bnl. dc Bacchus;
TUIV’ATHE DE LA. NAT. L'I'lconflant; 8: la Luurru bicnfuifiznt.
Tumu'm; ITAL. Fanchette ,- 8c Panl 6- Virginia.

TIILA‘I‘RE in. m urns FEYDBAU. Z‘Amonr filial; le flIc’dt-chz.

malgrc‘ lui ,' 8e Z'Aine'fi' le Cadet. ,
SUPPLEfl/IENT