xt7pnv99987h https://exploreuk.uky.edu/dips/xt7pnv99987h/data/mets.xml Fontenai abbé de (Louis-Abel de Bonafons) 1737-1817 France Fontenai abbé de (Louis-Abel de Bonafons) 1737-1817 1792-02-13 This bulletin is part of a collection of newspapers and journals published during the French Revolution, collated by unknown person, representing both sides of the revolution. Call Number Rare Books: AP20 .R235 bulletins Rare Books: AP20 .R235 French Au Bureau du Journal general de France ou affiches, Paris, 1785-1803  This digital resource may be freely searched and displayed in accordance with U. S. copyright laws French Revolution publications France. Assemblée nationale législative (1791-1792) France -- History -- Revolution, 1789-1887 Journal Général de France, 13 February 1792 text Journal Général de France, 13 February 1792 1792 1792-02-13 2023 true xt7pnv99987h section xt7pnv99987h     

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GENERAL

PAR M. FONTENAI.

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Du Luna’i 13 Février 2792.

 

 

ASSEMBLEE NATIONALE.
SECONDE LEGISLATURE.
. .‘S‘éance du Sameidifbir, 11 Février.

EN avant dans la Salle , en qualité de Députés

- de' la. premiere République du monde , 8: la feule

ui ait rcconnules Décrets érnanés de l’Afi‘emblée,
MM. les Envoyés extraordinaires dc Mulhaufen
viennent juilifier les bales du Traité prmetpé entre
leur Re’publique 8: la France. Leur Pétltlon ren-
voyée au Comité de Commerce, ils recoivent les.
honneurs de la Séance.

La fupréme pirillance de nos Légiflateurs fur la
Police de leur enceinte a été. meconnueg des té-
méraires ont forces 13. garde , Sc font cntre’s fans.
billefs dans une Tribune. Cette nouvelle donnée
é l’AiYemble'e par M. Calon, Pre'fident du Comité
:de la Salle -: « MM les Parifiens, ajoute l’Orateur,
ne s’étoient pas encore portés .‘1 une pareille li—
cence ». MM. les Parifiens, ceux au moins qui
occupent une des_Tribunes, répondent par de
grands éclats de ring, 85 de larges huées. Quelle
indécence! ont crié plufieurs voix. M. Rouhier
fe charge de maintenir l’honneur des Augulles; il
fe léve, 8: il dit : u Ceux qui fe font gloire de
foutenir les intéréts du Peuple, fe font aufli un
devoir de ne pas le flatten—Bravo, ah! pour le
coup encore bravo; continuez. — J’obfervc que
lesParifiens ont, dans tous les temps,' deux 'I‘ribunes
ouvertes pour entendre nos Seances. Il efl juile
que par le moyen des billets. —- Oh! point de
billets , point de billets ». C’eft encore le cri d’une
Tribune. Divers Membres enCOre : Quelle indé-
cencc! Et M. Dubayet : « Si les Tribunes font
compofées de vrais Patriotes, fi elles ne renfer—
ment pas quelqucs faélieux , elles garderont le fi-
lence ». M. le Préfident vicntz‘t l’appui de l’Opinant;
les ’l‘ribuncs rappellées Ill’ordrc veulent bieny ren—
trer; 8: l’Ail‘embléc de'créte que les Commiflaircs
de la Sullc- prendront les mefures néceilaires pour
faire refpcé‘ter la configne.

Cette petite guerre des Tribune? heureufement
terminée, arrive une Députation de la Municipa-
lité d’Avignon. Son Orateur exalte la fidélité :1 la
Conflitution; écarte tout reproche d’incivifmc ,
& demande , pour ce Pays conquis :‘1 la revolution,
l’établifiement dcs Pouvoirs coullitués.

Dans la réponfe de M. 1e Préfident, remarquons
ces paroles : « Il nous fallu elTuyer bien des~
larmes, avant de vous Voir délivrés du defpotifme
facerdotal ».

D’autres obfcrveront ‘que cc defpotifme facer-
dotal avoit au moins laiffé Avignon-en paix, 86'
prefque fans 'impéts depuis qu’elle appartenoit aux
Souverains Pontifesgque 1e glaive de la nouvelle‘
liberté a. verfé dans fes murs plus de fang, dens
l3efpace de quelques jourS, que le glaive de la.
juflice fous les defpotes, n’avoit pu en‘ verler'
dans quatre fiécles. D’autres demanderont encore
fi‘, en parlant du defpotifrne des Pontifes dans
Avignon, M. le Préfident n’auroit pas entendu,
parlerd’un excés de douceur dams leur Gouverue-Z-
ment 3 sv‘il n’a pas un pcu ufé du pouvoir que lur
donne le fecond fauteuil du monde pour dérouter
ou l’hilloire ou la langue 5 nous nous contentcrons
d’obferver que ce defpotifme facerdotal , s’il faut
en Juger par le Rapport qui a fuivi la Députation ,'
trouve encore de nombreux partifans dans cette
Ville)- que c’eft en confe'quence de cet attache-
ment d’une grande partie des Avignonnois (Y Com-
tadins pour leur ancien Dei‘pote , que M. 1e Rap—'
porteur a propofé les articles fuivuns :

1°. Avignon réunie au Département des Bouches
du Rhéne , 8: le Comtat :‘1 celui de la Dréme.

2°. La tranflation des coupables 31 Beailcairc
avec bonne 8: fllre garde, 8: fous la r'cprIifa—
bilité des Commifl‘aires Civils 85 des Municipa—
lités qui font fur la route. '-

3°. Une Commiflion fer-a établie pour organifec
les Pouvoirs comme Direélzoire dc Dillriét, Juges
dc Paix, 8m. & pour veiller 51 la vente des Biens
Nationaux.

4°. Le renouVellement de la garnifon ; celle'

.qui fe trouve dansle pays , feta remplucée par un

Régiment d’infanterie, uu de cavalerie 82: 4. ba- '
taillons de Volontaires Nationaux.

5°. Laprocédure fera dirige’c uniquement contre‘ ‘
les individus qui ont coopéré an mcurtre d'An‘
feline 85 la Vilalle , de l’Ecuycr . au meurtre dc
Carons , 8c 2. l’allafliuat des prifonniers du Palais.

.0. Les nouvelles éleélions déclarées nulles &:
il'légalcs, il fera procédé 31 de nouvelles.

7°. ceux qui s’oppofcront i l’exécution dcs
Loix feront pourfuivis comme traltrcs .‘1 la 1);.-
trie , 8: crimincls de léze—Nation.

8°. 11 i‘era accordé-une‘ famine de sco mill: ~

  

[I78]

livres pour les travaux publics Sz ceux de charité.
IfAifemblée de'crete l’impreffion 8: a}ourne la
deliberation.
,‘D’AVignon on revient nParis; 8: ici on décréte
que les Cliail‘eurS de cette Capitale feront provi—
i‘oirement maintenus fous la forme ancrennc.

Scimzce du Dimanc/ze 12 Fc'vrier.

Au nom du Confeil du Département de Paris,
M. de Kerfaint a la Barre, Vient obferver a l’Af—
femblée que l’entretien de Ion établifi'ement ac-
tuel corite deux millions par an. Dans fa fagelle
économique , le Confeil dc Département a penfé
qu’il l‘croit avantageux rle transformer en Pulais
Nationall’Eglife commence’e de la Magdeleine. Ce
proiet ne couteroit guere qu’une Vingtaine dc
millions. (UnCitoyen , aflis aupres de nous , difoit
y confentir , £1 condition pourtant que les Se’unces
feroient interrompues jufques 51 cc quc ce Palais
National flit terminé ). L’Afl‘emblée recommanrle
1e projet rle M. Kerl'zlint, ou du Département a
fes Comités. ~

VUne Députation du Fauxbourg Saint—Antoine
arrive. Elle Vieut offrir i‘cs piques pour garder
l‘Allemblée. L’Oruteur s’explique nettement l‘ur
les craintes qu’il a des Tuileries. Il confeille fur—
lout au Corps legiflatif de furveiller cc Pulais,
qui n:ef‘thas national. N. d’Averhoult témoigne
lui-meme quelques crarutes dc ces piques ; 8c pour
lavoir l’ufage auquel on les del‘tine , il de‘munde
1c renvoi de la Petition au Comité Militaire.
Malgré les crainles de M. d’Averhoult, les hon—
neurs de la Sizmce aux Députe’s a piques , 86 men—
tion honorable de l’oil‘re qu’ils out faite.

Parmi les Petitions qui lie luccédent nous rc-
marquons cclle d’un Député de l’Allemblée confli—
tuuntc , 86 Mi:réclml—deocamp. Hex-Honorable an-
nonce route for] averlion pour la. retraile que le
Pouvoir eizécuiif lui oflre. «.l’ai toujours etc 131,
dit l’ex—Légillziteur, en montrant la ci--de 'ant
gauche; 85 a Verfailles comme a Paris , Ina devife
étoit Fir/‘3 [live on nzom'ir ». La conclufion el‘t
tine rlemande dKA‘tre employé luivant fon grade;
lionneurs de la Seance au l’étitionnaire , 8: renvoi
all Comité Militaire.

Un fieur Witfon, employé dans la Marine An-
gloife {hit hommuge d’une Arme bien autrement
terrible que les piques. C’efi un fufil a fept canons

qui tirent tons a la fois. Ces experiences 8: fes'

"voyages lui ont occafionne’ des frais confiderables.
Pour prix de ion liommage, il fe contentera de
quelqucs indemnités.

Unc leitre du Niniflre de la Jufiice annonce
quc la halite Cour Nationale efi en pleine afiivité.
'Une autrc lettre de M. Ainelot VienL nous dire

que Vendredi dcmicr, il a été brfilé pour trois

millions d’Aflignals.

Un defcendant dc DugayJI‘r-ouin , fait hommge
du pl'..n d’nn nouveau port 51 ouVrir non loin de
Saint—Malo.

Un Dépulé de Clermont—Ferrand demande que
les grandcs liquidations l'oient ful‘pendues. Sou
motif ell la craintc quc les Ariflocratcs n’emploient
contre la Nation l’argent que pourroient lcur
foumir ccs liquidations. ll avertit n05 Honomblcs,

Patriotes 8c autres , qu’une contre—révo lution le‘ur
feroit é alement funefle. L’Alfemblée énchantée
de fon zele, lui accorde les honneurs de la Séance,
& fe met a entendre Vingt autres Pétitions de la
méme importance. ‘ '

A

 

MELANGEs

LES lettres dc Nainur, du 5 Février, confir~
mentles bonnes difpofitions de l’Empereur en fa-
veur des Princes Francois. ll efl confiant qu’il
a fait offrir au Prince de Condé 85 21 la Noblefl‘c ,
qui ell pres de “lui, la ville de Fribourg e11
Brifgaw, on S. M. I. a donné les ordres les
plus pofitifs de les bien rccevoir. Mais des lettres
d’Oberkirk , en date du 5 Févricr, nous appren—
nent que les braves Compr'gnmm (111 Prince de
Coudé ne s'étoient pas meme ébranlés pour pro—
fiter dc l’ofl‘re gracieufe de Leopold; 85, (1U):l
l’cxemple de leur Chef, ils avoient, jufqu’a ce
moment , préfe’re de coucher fur la dure , nepas
quitter leurs bot‘res, & dc Vivre dans un total de—
nuement non—feulcment (les agrémens de la Vie ,
mais méme d’une partie de leur néccfi"airc,plutét
que d’aller s’amollir dans le féjour d’une Ville,
on l’oifivete’ & les commodités de la Vie énerve—
roieut leur courage , & feroient de ces dignes En~
fans de Mars , de plats dillertateurs de Cafes fur
l’art defbrnzer [er Hommes a» les Gourcrncmenr.

Au milieu des diipofitions générules de l’Europe
en faveur des Emigrés , eil—il permis cle fe flatter
cl’un prompt retour dc l’orclrc en France? Une
lettre de Neuwicd , du 4 Février , nous donneroit
prefque de l’inquiétude 51 cc fuict. Celpi qui écrit
s’ei’i attache particulierement 1‘1 de’meler les in—

trigues , & les obflacles que les paflious mettent-

a l’exécution des plans les plus Eyes. On lit clans
ceLte lettre: << Je crois tenir un bout dc l’intri-
gue. Il ell; certain que le grand Dii'eéleiir de
Bruxelles n’efl pas Monarchien >i. Nous n’en dou—
tons pas plus que notre Correfpondant. Mais nous
favons que M. de B ...... dirige les Monarchiens :‘r
fon gré, les rallie a fes Vues 8: a les intéréts
pour effefluer plus ffirement fon plan dc contre—
revolution , qu’il ne veut nullement foumettre aux
Princes. Defpote abfolu, ennemi juré de M. de
Cal...” , il fe fert des Monarchicns, 8c fouvent
meme des Jacobins pour écrufer tout ce qui peut
le Contrarier. Avec les Jacobins, il intimide;
aVec les Monarchiens, il brouille 85 féme la dif—
corde. ll ne vent pas que l’ordre foit rétabli en
France par d’autres que par lui. Au plailir de
concourir en fous—ordre an rétublifi‘ement de la
puix, il pre’fére de voir prolonger l’uiiarcliie fous
laquclle nous géinilTOIis , s’enorgucillir d’aVoir
captivé un inflant le Conleil dc l’Emperelir, 8c
d’avoir jetté les Princes Francois dans les plus
grands embarras. Enfin fut—i1 N. d’Orl:.... , on un.
Chapel ..... , ou un Lam ..... 86 autre Chefs 'de la
Revolution tant républicuine que Monarchienne ,
il ne l‘eroit pas plus content d’avoir pu parvenir
5. neutraiifer, jufqu’h aujourd’hui ) les Princes Fran-
cois , malgré toute la bonuc Volonlé pour cux
dcs Rois de l’Europe, 8: l'arclcur dc toute la

Noblclfe 36 de l’élitc de la jcuncfl‘c Frang‘oife , qui

 

 

 

HM».

oer-H'd bnfbi‘i qu—(b-r's ‘1

>—

D‘D-Q-QU" {J‘HG‘

 

  

 

 

[I79],

fe porte en foule auprés des Fréres du plus mal-
heureux des Monarques. 4
» M. de Br.... , continue 13. lettre-, en cl‘t—il
moins coupublc .> Non : j’ai tout lien de croire
que fon but actuel eft de rendre les Princes 8e
les Emigrés inutiles, 8: de les empécher d’agir.
11 y a dams-tout ccla la politique la plus tor-
tueufc , dont les fils principuux font 5 Paris mé‘me.
Je fuis ffiché do no pOUVUlf pas m’expliquer plus
clairement ,- mais je vous en dis all'ez pour que les
événemens poftérieurs , f1 l’on ne déjoue point
tous 'ces projets , ne vous fur-prennent pas. Les
Monarchiens font re’paudus par—tout 5 on ne
peut calculer les maux que fuit cette Sefte mi-
toyenne entre le républicanifme 8: le royalifme,
& qui fe pretend chargée d’arr’e‘ter les abus dc
Fun, 81 de corriger les excés de l’autre; 85 j’ai
bien lieu de m’en apperccvoir par moi—ntéine.........
J’zittendrai patiemment ou impatiemment lc retour
£1 l’ordre, qui , de quelque maniére que les chofes
tournent, ne peut pas- aller au—cielé. du mois de
Juin ou de Juillet. ~’J‘outcs les 'Puiil‘ances font bien
difpofées; 85 You pent comptcr qu’clles agiront
de concert. M. de Calonne triomphe 5‘1 Coblentz
d’avoir amené l’Angleterrc ail-point ou il defi—
roit. On at au moins Mr de la neutralité de fa
part, {1 elle ne fair encore mieux.
. » Je ne fais fi vous connoifl‘ez une brochure
imprimée $1 Coblentz, 8c qui a pour titre: Opi—
nion de [JIM/isms Gentilx/zommeJ Fralzgoi: fur la
nullity} 6’ [es inconuénien: r125 dg’libénztion; de tome
Aflociation quelconque de Francoir émigréL. Cette
brochure met bien au fait d’une partie des intri—
gues qui ont lieu dans cette Ville. Elle ell actuel-
lement bouleverfée par l’afl'uire dc M. le Comte de

Cardo contre M.deJ aucourt; clle peut avoirles fuites» '

les plus férieul'es, compromettre une infinité dc per-
fonnes. L’Eleéteura nomm‘é une commiflion com—
pofée moitié d’Allemands & dc Francois. Le Comte
de Cardo récufe ceux-ci , 8: il a pris 31.5uleau
pour fon défenfeur. Ce qu’il y a de plus facheux
dans toutes ces dillentions 8: ces intrigues, c’eft
qu’il eft bien EL craindre qu’elles ne l'enfent dc
pre’texte plaufible, pour réduire les Emigrés 2‘1
toute efpéce d'e nullité. On tend aux Princes
toutcs fortcs dc piéges. Démocrates cachés 85
Monarchiens, tous fe déménent pour leur faire‘
fuirc dc funnies démarches. 11 y a un déchainement
deApufiions qui fuit frémir, 8e qui m’étourdit moi~
meme. ~

- » Lcs lettres du Brubant portent qu’on y parle
tout hunt dc la conipiration dams laqnelle les
Lam..' 8: le Comte de Charoit font terriblement
compromis. Hobjct c'toit , dit—on, dc mallucrer
Mm l’Archiduchcll‘c, 8: tout autant dc Francois
réfugiés qu’on cn auroit trouvés dams les 3ays-Bus;
dc fc déi‘uire également de tous les Officicrs cles
troupes,qui font cn gurnifon dans les Villes ; dc
rendre par 151 les‘cflorts des Soldats inutilcs 5 en-
fin de fairc foulever tous les habitans, 8: dc l‘e
réunir .31 la domination francoife. Le Pays de
Liege 8: la Hollande devoient l‘uivre cet exemgle.
Heureufemcnt la detention d’une cinquantninc
de perfonnes, dont 36 31 Bruxelles, 8c les antral:
5t Grind, $1 Anvers 86 2; Mons, 2w a f‘siit échom
mus ccs projets.

v

(t On aiTure qu’Er la fuite dc l’ordre qui a été
donné 51 tous les Francois qui font :‘1 Tournay 8c
dans les environs, dc fc retirer,‘ on leur‘a fait
dire que ceux qui voudro‘ient rel’ter, n’avoient qu’fz
déclarer leurs noms , leurs qualite’s 8c les motifs
de leur féjour dans la pays; que ceux qui ne pou-
voient fe réclamer de perfonnes, ou qui étoient
fufpcé‘ts, feroient obliges dc partir 5 85 que par-15L
on uvoit trouvéle moyen de fe débarafler de
2. ougoo perfonnes fur lefquels on avoit de juiles
foupgons. Trois viennent d’étre pendus ».

A I‘d. Fontezzai.
Paris, I! Fe’vrier x792.

J'e nc fuis pas moins occupé que vous,Monficur,
51 fuiAvre les progrés de l’opiuion, 8: .‘1 me mettre
EL meme de la bien apprécier. Premettcz—moi de
vous rendre compte dc quelques délails qui Vous
uuront échappé, 8c qne vos occuputions 8: vo-
tre état VOLIS anront empéclié de faiiir.

Paris efl, depuis 1; jours , un V'ér'ituble chaos.
L’el'pérance, la crainte, les inquiétndes s’y fuc—
cérlent tour—Ei-tour , 8: font le fujet dc toutes les
converi‘ations. Les opinions les plus contraires
s’y manifefient fans fe heurter: on ie croiroit en
vérité :3. l’époque de la confufion des lnnyues , on
tous parloient fans pouvoir s’entendre. Trois par-
tis s’y partagent toujours exclufivement Yopinion ,
les Républicains, les Monarchiens 86 les Royalif—

,. tes. Les premiers ne reconnoillent d‘autres chefs‘

quc les Jacobins , les feconds s’accroclrent 31 tout ce
qui leur ofl’re protection , 8c s’identihent fur—tout,

’ fous di-fférentes modifications, aux Feuillans; lcs

troifiémes ne veulent entendre parler que de l‘au—
torité du Roi , repréfentée momentanément par
celle de fes fréres exilés, 771LIiJ librex. Tons ces
trois partis font également mécontens de la Conf-
titution , comme Vous l’uvez rléja obfervé quel-
que part. Un fieur Bzmcal s’cfi expliqué Claire-
ment aux Jacobins fur cet article, dans la Séaiice
'du 7 Février. Voici fes expreflions.

« ReconnoiiTez, Meflieurs, l’oeuvre abomina~
ble de l’AlTemeblée Confiituante, revifant 1a Conf—
titution fous le drapeau rouge, 8: l’appareil mi—
litaire, aprés le irinifacre du Champ—de—Mnrs. Elle
a déshonoré fon ouvracre; mais clle n’a pu ren-
V‘erfer... ..... 1e droit qu’a fie I’euple dc rez'oir, quanzi
i1 rent, la Confiitution. Ce moment [Mllt-é'tl‘é’,
n’efl pas éloigné. Le Pouvoir cxécutif, dont l’ef-
prit 8: le cceur ne fuuroient changer, nous four-
nira bicnrdt affez de motifs d’examiner par la voie
legals 8: paifible d’une convention , les vices, 86
[ex alum de notre Confiitution.

Plufieurs perlflonnes font tellement perfuadées ,
que les Républicuins, Jacobins ou Culviniflcs,
vculent déjir réformcr la Confiitution, qu’clles
fc'prétendent fondées 31 {outcnir que l'énormc quan-
tité dc Piques fabrfquées 51 Paris. par l'ordre de
jc us {his qni, n’eit defiinée qu’fi faire de’clnrer
Ai‘l‘cznblée COnllituunte , cettc feconde Légiflature.
Il cf’c an moins certains qufon l’ait fairc de ces
l’iques chez plnlieurs Armnrlcrs .qu’on engage les
Citoyens .‘1 s’en .ponrvoir, que \(les fian-cul‘oltm-
paroill‘ent jufques lous les foné'li‘cs dg Chateau
avcc cette nouvcllc armc.

 

  

. *1-

[180]

La nécefl‘ité dc changer l’ordre aauel , fc fnit
meme l'entirjnl‘ques dans la clall'e du Peuple. Ven-
dredi dernier , dans le marclié Saint—Germain, au
milieu de force imprécations contre le papier-
monnoie, les femmes laifi‘oient appercevoirquelques
.lueurs d’efpérance. Elles clifoient hautement : Bim—
L'iz: nous vcrrou: lufin (l: 7205 maux. 0/1 z/‘amzille
.si uzze Conflitutionjur la fronziére : nozre ban Roi
in: la figncr; é" mu; lex Emigrés zlienzlront en fli—
rezé chef eux, t} nou fi’ronr vivre.

Aucun d’ailleurs des trois partis dominans ne
peut fe flatter d’avoir la preponderance fur
l’autre. Les Républicains ne ferment pas un hui—
tiéme des Citoyens, tanti Paris que dams le refie
du Royaume. Muis la facilité qu’ils ont de com—
mettre toute forte de crimes , réduit an filencer le
relic de la Nation , qui n’a pas encore pu émi-
grer, 86 qni n’a pas lu fe rallier pour punir les
incendiaires, les affaflins & leurs complices. Les
Monarehiens ne font qu’une Vile Seélion des ré—
publicains , SC circonl‘crite dans la Claire dc quelques
intrigans parvenus.

Comment fe fziit—ildonc que les Royalil‘tes, en
beaucoup plus grand nombre, gémiilent fi long—
temps fous le joug de l’oppreffion la plus tyran—
nique! Toutes les fois cependant qu’ils veulent
montrer dc l’énergie , ils font aflurés de la fupé—
riorité. On a donné, la femaine Llerniére, fur
1c Tliéitre de la rue de Richelieu, Ciz’z’u: Grac—
cliux, Tragéiie du fieur Chenier. On n’eil point
étonné que ce chantre de fang ait choifi, parmi
les Romains, l’homme qui étoit plusjaloux de la.
fnveur du Peuple que de la gloire de la répu—
blique. Quoiqncleshubitués de ee Spefiacle foient
des Démocrates enragés , dont la plupart aimeroit
alTezfr mettre 31 execution la. Loi agraire, propo-
fée par le Tribun Romain, on les 21 cependant
forces de voir applaudir , fans murmurer , :3. tous
les vers les plus contraircs 31 leur opinion : ils au‘
roient voulu faire oublier celui-ci: .

Non, non , 1.1 Libcrté n‘eft point l’indéPCndancc.
Mais les honnétes gens l’ont fuit répe’ter 31 plus
iicurs rcprifes. Jeudi, nu ’l‘hé-itre dc .llIozr/Zeur,
on a voulu empécher lu répétition demzmdée
d’un couplet 31 la louange du Roi. De tous les
coins de la Sulle font parties des voix qui ont
étouflé les vociférntions re’publieaines: & on :1
repe'té le couplet qui exprimoit fi bien l’amour
8: le rcfpeét de tout bon Frangois pour fon Roi.

Mais il y a. mieux que cela. Mercredi 8: Jeudi
de la. lcmaine clerliiere, jc me fuis trouvé le foir
dung une des grottes du Palais—Royal, (lu coté
de la rue d’Orle’nns. Je n’uurois jamnis pn imaginer,
an): PropOS qn’on y, tenoit , (1th 11/0115 ne fnflions
pas fULlS l’nncicn regime. Un Murcehal—des—Logis
tl'nzi regiment dc Dragons, y :1 pnrlé en Riveur
(in Roi ,. de la, Reine 8: de la. Fumille Royale,
cxiiiti‘e les Revolutionnaires, plus vigoureufe-
nit-wt pent—elm qn’on ne le fait 31 Coblentz,
Es: i'ans trouver nn fcnl contradiflcur. 'J‘out le
monde an ConLraire, H y avoit plus de cent per—
fonncs , l’zipplznidill‘oit avec enthouliufme. Il eft
vrui qu‘il (lifoit fort. bien CC qn’il vouloit rendrc.
ll avail: cc: llyle 8»: cc genre dc Vadé, qui ponvoicnt
le fan-e remrder conime nn digne rival de cet
excellent l’cintic dc; moans du Peuplc. « Je

VOIltlfOlJ‘, difoit—il, fire e'cartele’ four 1:: fene’tre:
mé’me dc not/"e ban. Roi , pour lui app/entire d
J’eflimeruumnz que je l’aime (23 le refi;ec‘?e , é} pour
donnerdtoux lo: [IoanrangoiJ‘ l'e’nergie qui [cur/Emir
nécefluire pour jbrtir de leur état d’avilé/ ément. ~—
A/z.’ _/i je 15 tennis pre'x de la fianu'c're. 1:? le puflé—
roiy jur man rim (1e l’azzzre cdlé du K/zin d la
barbs de: deux Mczréc/zaux , a’e [Jar M. flIerlin. -—-
Er cet homme au Milan ([6 Strasbomg! ([6 for:
Jourmzliflcs n’onr-ilr [nu (lit qu’il avoit été narguer
les Croate: é} lc: Houlam‘ fur l_c pout du R/zin. IZ
n’y a que (les Bailuuzs qui puiflezzt croire cela. A/z!

. , fi j’auoi: été ld , je lm' en aurois domzé
du lnlton, (.3 d’une fi belle manie're, que j’uuroi:
défi'é au plus Izzzbile Degraiflur de lui ézer les tau/les.
— Vive le Roi ». On a répété (:e cri; 8C il a fait
jouer, 3: 1a. fatisfaélion dc tout lernonde , l’air
de: 0 Richard! 6 man Roi! Puis il a chanté un
couplet qui a été fi fort applaudi, quc je n’ai
retenu que ces mots I

Vive 1e Roi.

Pcndons Camus.-
Que les pcndcurs
foient pendus.

H a fini par dire : 1W. ZVIiel de Narbonne nous
come qu’il a tune arnzéc de 150 mills fiomnzes ,
main: 5o mille. Le drdle zle come .’ E/z lien, moi
je dis que (les zoo mills reflant, 50 azure: mille
f...... 16 comp du co'te' ([6: Prince: , fi ceux—ci ne
reflent 17a: dam‘ ZeJ finguge: dc l’amzée Impe’riale,
comme la voudroit ce J...-f§.... (le fcufeur dc cozzzre-
réuolution de Bruxelles.

Je fuis , Sec. DUFOUR.

 

 

PRIX DES MATIERES D’OR ET D’ARGENT.

 

Févricr 1792. Du 8. Du 11.
liv. f. d. A liv. f.- d.
Or du Portugal, 1e marc.. IzOO .. . I350 .
— de MCXique, alum ..... 1180 .. . 153: .. .
-— dn Peron, idem ....... 1180 .. . 1:32 .. .
Guinee , idem. . .......... 1100 .. . 1350 . . .
Or de Ducats, l’once ..... 16o .. . I60 .. .

-—fin, 312* knratsiifilem. 164. .. . x64
-—1ilemizokarats,i:lem... 136 .. . I36.
Argentinden.zogr.i